Peu importe que TransCanada annonce un changement de ton et d'attitude concernant le projet d'oléoduc Énergie Est au Québec, ce sont les arguments et les explications des détails du projet qui vont convaincre ou non les communautés concernées et les autorités, prévient le ministre David Heurtel.
Le ministre Heurtel a commenté ainsi les déclarations du vice-président responsable du projet pour le Québec et l'Ontario, Louis Bergeron.
«La question relativement à TransCanada, ce n'est pas une question de ton, c'est une question de répondre aux questions légitimes des citoyens du Québec. On a lancé une évaluation environnementale; le BAPE (Bureau d'audiences publiques sur l'environnement) est lancé sur la portion québécoise du projet», a affirmé mardi le ministre du Développement durable et de l'Environnement.
Après la sortie du maire de Montréal Denis Coderre, qui avait qualifié l'entreprise d'arrogante, et le non catégorique au projet lancé par la Communauté métropolitaine de Montréal, M. Bergeron avait annoncé un changement de ton et d'attitude de la part de l'entreprise. Il avait aussi souligné qu'il y avait une nouvelle direction québécoise en place pour mieux répondre aux préoccupations du Québec.
Interrogé à ce sujet mardi, alors qu'il prenait part à l'annonce d'un sommet sur le fleuve Saint-Laurent, le ministre Heurtel a prévenu qu'il s'attendait à plus qu'un simple changement de ton et de discours. Il appartient à TransCanada de convaincre les communautés par des arguments, des faits, des chiffres, a-t-il répondu.
Le ministre de l'Environnement a réitéré les sept conditions que Québec avait déjà énoncées et qui ont trait notamment à l'acceptabilité sociale du projet, aux plans et mesures de sécurité, à une consultation approfondie des citoyens et des Premières Nations, ainsi qu'à une démonstration des répercussions économiques du projet pour le Québec.
«Nous, ce dont on a besoin, ce sont des réponses satisfaisantes à l'ensemble de ces questions-là», a martelé le ministre Heurtel.
Quand on lui a demandé s'il gardait confiance, il a rétorqué: «ce n'est pas une question d'avoir confiance ou pas, nous, on a nos conditions et c'est à TransCanada de démontrer qu'ils répondent de façon satisfaisante à ces questions-là».
M. Heurtel a rappelé que non seulement le gouvernement du Québec, mais aussi ceux du Canada et de l'Ontario posent des conditions similaires.
«Ce sont des questions légitimes qu'on pose à travers le Canada. C'est à TransCanada de répondre efficacement. Ils ont le fardeau de la preuve; ils doivent nous démontrer qu'ils répondent à l'ensemble de nos préoccupations», a conclu le ministre Heurtel.
Jointe au téléphone, TransCanada s'est dite prête à coopérer et à étayer ses affirmations par des données scientifiques et chiffrées.
«On comprend parfaitement ce qu'il dit. Il a absolument raison. Pour nous, ce n'est pas simplement une question de changement de ton, c'est un changement d'approche. En se basant sur des faits, en se basant sur des chiffres, sur des explications, sur la science, on a l'intime conviction qu'on pourra répondre aux sept principes du gouvernement du Québec», a répliqué Jonathan Abecassis, porte-parole pour TransCanada.
Il fait valoir que le changement de ton viendra aussi avec le changement d'approche face au projet d'oléoduc. «On est là pour collaborer avec le gouvernement du Québec et continuer à travailler avec les différentes instances municipales, provinciales et fédérales qui sont responsables d'évaluer le projet», a ajouté M. Abecassis.
Interrogé à savoir s'il s'inquiétait des propos du ministre Heurtel, il a répondu que la réponse était plus globale: «on voit le défi qui est devant nous; on en est pleinement conscient».
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