Les candidats à la nationalité australienne devront désormais être capables de réciter les premières paroles de l'hymne national, connaître la date d'arrivée des premiers colons et savoir quel est l'emblème floral du pays.
Dimanche, les grands traits d'un test de citoyenneté qui entrera en vigueur dans quelques semaines ont été rendus publics par le ministère de l'immigration. Chaque candidat devra répondre à 20 questions choisies au hasard dans une liste de 200, portant sur la société, la culture et l'histoire australienne. Les immigrants devront également passer un examen écrit pour démontrer leur connaissance de l'anglais.
"Le test aide à créer une société cohérente et intégrée, avec un sens commun de la destinée", a commenté Kevin Andrews, ministre de l'immigration. "La volonté du gouvernement est de conserver un équilibre correct entre diversité et intégration, alors que nous attirons maintenant des gens de pays et de cultures très différents", a-t-il ajouté. S'ils obtiennent moins de 12 réponses correctes, les candidats seront recalés. Ils pourront néanmoins postuler de nouveau un peu plus tard.
Pour les aider à se préparer, le gouvernement a publié une brochure de quelque 40 pages où l'on apprend par exemple que Sir Donald Bradman était "le plus grand batteur de cricket de tous les temps", et que la course de chevaux préférée des Australiens est celle de Melbourne. Le ministère de l'immigration y détaille en outre les principales valeurs de la nation. La liberté de parole et de religion, la fraternité et l'égalité des sexes y figurent, mais aussi la compassion et le sens de la justice. Les immigrants requérant la résidence permanente devront eux aussi s'engager à respecter ces valeurs.
Avec 22 % de ses habitants nés dans un pays étranger, l'Australie a une forte tradition multiculturelle. Chaque année, 100 000 personnes obtiennent la nationalité australienne, mais 900 000 résidents permanents pourraient en faire la demande. Désormais, il faudra justifier de quatre ans de résidence permanente, au lieu de trois, pour présenter sa candidature.
Le nouveau test de citoyenneté ne fait pas l'unanimité dans le pays, et des groupes de défense des réfugiés se sont inquiétés du durcissement des conditions d'obtention de la nationalité. "Le gouvernement devrait mettre en place des programmes pour aider les réfugiés à s'intégrer plutôt que de punir les gens qui ont des difficultés à le faire en raison de leur histoire", soutient Kate Gauthier, de l'association Une Australie juste. Pour le parti des Verts, le niveau "intimidant" des informations à connaître risque de dissuader des candidats potentiels.
Marie-Morgane Le Moël
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