Égalité de droits!

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Chronique de Thérèse-Isabelle Saulnier

Cette semaine, j’ai eu l’occasion de revoir mes chroniques sur le site Vigile-Québec, commencées en 2007 à l’occasion des travaux de la Commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables. La première de mes chroniques s’appelait: «À bas le terrorisme verbal!» - Un sujet toujours on ne peut plus d’actualité, en cette épique époque de la bien-pensance (le «politically correct language»), et j’y énonçais ce qui suit :
Déclaration d'une Québécoise canadienne française (malgré des grands-parents maternels d’origine belge) :
Je suis une Québécoise d'origine canadienne française et fière de l'être qui, comme tout membre d'une des communautés culturelles vivant ici, est lui-même fier de ses propres origines et a le droit, lui, de le dire et de le proclamer. Moi aussi, je veux avoir ce droit et je veux qu'on cesse de me dire que je ne le peux pas, que proclamer cette fierté et cette origine, c'est faire preuve d'ethnicité, de fermeture, de racisme, d'exclusion, de xénophobie et de discrimination.
Je veux avoir le droit, moi aussi, comme eux, de dire NOUS, sans que pleuvent sur moi de tels épithètes qui ne sont que des préjugés au sens propre: des pré-jugements, des réflexes mentaux non réfléchis.
Je veux avoir le droit, moi aussi, comme eux, de les critiquer comme ils nous critiquent, lorsque cela est nécessaire et fondé.
Je veux avoir le droit, moi aussi, comme eux, d'affirmer mes valeurs et d'affirmer qu'elles sont aussi importantes - et, dans certains cas, plus importantes - que les leurs, ou certaines des leurs, sans être affublée des ignobles noms de "xénophobe", ou "antisémite", ou "islamophobe".
Je veux avoir le droit, moi aussi, comme certains musulmans et musulmanes, d'ailleurs, de critiquer certaines interprétations de l'islam, sans qu'on m'accuse d'être "islamophobe" pour autant.
Je veux avoir le droit, moi aussi, comme bien d'autres personnes issues de communautés culturelles, d'être contre le port de signes religieux dans l'espace public, sans être taxée de peureuse ou d'intolérante.
Je veux que cesse cette justice du "Deux poids, deux mesures", une pour eux et une pour nous.
Je veux que cesse ce véritable terrorisme verbal qui, au lieu de donner la parole, a pour but de la faire taire. A ce que je sache, la liberté d'expression est inscrite dans nos Chartes, la québécoise et la canadienne, et je veux pouvoir, moi et tous mes compatriotes, l'exercer sans cette contrainte verbale terroriste. De toute façon, qu'on se le tienne pour dit, tous ces vilains mots ne me font plus peur.
Eh! bien, mesdames et messieurs, 10 ans plus tard, au lieu d’en être tout simplement encore au même point, force est de constater que la situation a empirée. Tous ces droits que je réclamais alors sont de plus en plus restreints par le «politiquement correct» auquel, si vous dérogez, notre Couillard de premier ministre s’empressera de nous taxer de raciste, de xénophobe, d’islamophobe, de négationniste, d’intolérant, et patati et patata. La Commission /Consultation qui s’en vient sur le racisme et la discrimination systémique, déjà contestée de toute part et de toute tendance (ou presque), chevauchant son grand et noble cheval noir - à huis-clos en plus s’il-vous-plait, sera certainement pour moi l’objet de plusieurs sujets de chronique, comme le fut cette Commission Bouchard-Taylor dont le rapport a vite été tabletté, comme le sera sans doute celui de cette nouvelle commission, soit dit en passant le 2e de la part de la CDPJ, le premier datant de mars 2011 et comprenant 93 recommandations. Sans compter une précédente consultation en 2006… – Donc 4 consultations en 11 ans, et ce, à quel coût, à nous contribuables, et pour quel résultat?
Si l’objectif d’une commission sur le racisme et la discrimination systémique (en passant, racisme et discrimination sont deux concepts à bien distinguer) est de comprendre la structure de la société qui peut créer des injustices envers certaines personnes, cela est déjà fait, et 3-4 fois plutôt qu’une. S’il est important de le redire et de le répéter, ce n’est pas avec une énième coûteuse commission-consultation. LA question, c’est de passer à l’application des solutions déjà connues.


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