La Presse canadienne - Sans aller jusqu’à parler d’un manque de solidarité au sein du mouvement souverainiste, ces jours-ci, le chef bloquiste Gilles Duceppe a affirmé que le combat en faveur de la souveraineté exigeait de part et d’autre beaucoup de solidarité et que, lui, travaillait en ce sens.
Interrogé aujourd’hui à Montréal, après qu’il eut pris la parole devant le Comité chômage Montréal, le chef du Bloc québécois a encore une fois dû commenter les récentes déclarations des Jacques Parizeau, Bernard Landry et autres sur la souveraineté et l’identité du meilleur porte-étendard de la cause.
«Le combat que l’on mène exige de part et d’autre beaucoup de solidarité. Et j’y travaille très fort», a-t-il d’abord commenté.
Questionné à savoir s’il jugeait donc qu’un manque de solidarité sévissait présentement au sein du mouvement souverainiste, M. Duceppe s’est empressé d’ajouter: «Je ne conclurais pas qu’il y a un manque de solidarité; il y a des débats qui se font. Or, les débats, il faut les faire dans un esprit de solidarité.»
Le Devoir révélait ce matin qu’une lettre circule dans les rangs du Parti québécois identifiant M. Duceppe comme le leader le plus inspirant, à l’heure actuelle, pour parler de souveraineté du Québec.
M. Duceppe a soutenu qu’il n’avait pas lu la lettre et ne voulait donc pas la commenter.
Il a toutefois répété le message qu’il avait livré la veille, à Pointe-aux-Trembles, assurant qu’il travaillait «main dans la main» avec Pauline Marois, chef du Parti québécois. «Et ça ne changera d’aucune façon.»
Il a même monté d’un cran son soutien à Mme Marois, en disant «je l’appuie de toutes mes forces».
Il dit ne pas s’opposer à ce qu’il appelle un débat d’idées, même sur la place publique. «Qu’il y ait des débats d’idées, ça ne m’énerve pas.» Il ajoute cependant qu’il «faut faire en sorte que les idées nous fassent avancer».
M. Duceppe a invité tout un chacun à débattre du fond des choses, de la souveraineté, et refuse de s’attarder aux formulations dans le programme du PQ portant sur le moment opportun pour tenir un éventuel référendum sur cette souveraineté.
«Je pense que l’expression ’le moment opportun’, ça me va. On peut dire le moment opportun, les conditions gagnantes, le plus vite possible. L’important, c’est de parler du fonds des choses. Et puis la stratégie ouverte, ce n’est jamais une bonne idée», a-t-il conclu.
Jacques Parizeau aurait préféré rester premier ministre
Par ailleurs, Jacques Parizeau a révélé aujourd'hui que s’il avait su ce qu’il sait aujourd’hui, il n’aurait pas démissionné de son poste de premier ministre à la suite du référendum de 1995.
Dans une entrevue à Paul Arcand au 98,5 à Montréal, ce matin, il a noté que le Oui avait été défait par 52 000 voix mais que l’on avait appris quelques années plus tard que 54 000 personnes qui avaient voté n’avaient pas de carte d’assurance-maladie et n’étaient donc pas des résidents du Québec. La connaissance de ce fait, à l’époque, aurait ouvert la voie à une contestation judiciaire du résultat.
D’autre part, il s’est montré très amer envers son successeur Lucien Bouchard, à qui il reproche d’avoir abandonné le combat alors qu’il aurait pu le reprendre sur la base de sa grande popularité.
Jacques Parizeau dit comprendre qu’il fallait, après une défaite aussi amère, une période de deuil et de tranquillité. Mais il demeure convaincu qu’il fallait relever le défi de relancer le projet souverainiste et assure qu’il l’aurait lui-même fait s’il était demeuré en poste.
Sur un thème plus récent, l’ex-premier ministre Jacques Parizeau a tenu à remettre les pendules à l’heure à la suite de la controverse suscitée par ses propos à Radio-Canada.
M. Parizeau s’est défendu d’avoir voulu critiquer la chef péquiste Pauline Marois, précisant qu’il avait plutôt voulu s’attaquer à l’incapacité du Parti québécois dans son ensemble à préparer un nouveau référendum.
Jacques Parizeau a reproché au Parti québécois d’avoir perdu l’habitude des discussions en ne tenant pas de congrès durant six ans. Dans cette optique, il dit n’avoir été guère surpris qu’en intervenant, cela ait aussitôt été interprété comme une contestation de la chef.
Cependant, il a ajouté que rien ne lui ferait davantage plaisir que de voir Mme Marois assumer le leadership de la préparation de la souveraineté et d’entraîner le reste du parti dans le sillage de son leadership. Il a pris soin de rappeler que c’est lui qui l’avait nommée ministre des Finances et qu’à son départ, il avait émis le souhait de voir le Québec dirigé par une femme. Il a précisé que même s’il ne l’avait pas nommée à l’époque, tous savaient qu’il parlait de Pauline Marois.
Quant à ces préparatifs, M. Parizeau a affirmé que les Québécois ont le droit de savoir où le PQ veut les mener et que ce dernier a donc la responsabilité de trouver les réponses aux questions pertinentes.
Il a ainsi fait valoir par exemple que, depuis le référendum de 1995, le contexte budgétaire a changé et que de nouvelles études seront requises; qu’il faut savoir d’avance quelle monnaie un Québec indépendant utiliserait ou quelle serait sa position relativement à ses frontières dans un litige comme celui du gisement pétrolier Old Harry, qui chevauche la frontière avec Terre-Neuve et Labrador.
Duceppe: les débats doivent être faits dans un esprit de solidarité
Le chef du Bloc réitère son appui à Pauline Marois
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé