Dans un message publié sur sa page Facebook, l'écrivaine et militante Djemila Benhabib s'en prend à ceux qui instrumentalisent la fusillade du Centre culturel islamique de Québec du 29 janvier 2017, une instrumentalisation qu'elle juge « indécente ».
Mme Benhabib accuse le lobby islamiste, les politiciens et les médias d'« accabler » les Québécois d'une « lourde culpabilité collective » en les traitant d'islamophobes, alors même que l'on ne connaît toujours pas les motivations d'Alexandre Bissonnette, le présumé tueur de la mosquée. « Les Québécois doivent s'excuser pour un crime qu’ils n’ont pas commis, demander pardon pour une faute morale dont ils ignorent la nature », écrit-elle dans son message.
Pour décrire l'alliance entre le lobby islamiste et la gauche multiculturaliste, Mme Benhabib parle de « mollahs du communautarisme », pour qui « toute opposition à l’islam politique est considérée comme un acte malveillant à l’endroit des musulmans ». De ce postulat naît un grand malentendu : « la critique des idées et la haine des personnes se confondent ».
Pour l'écrivaine et militante, l’islamophobie serait devenue « un business lucratif qu’on subventionne avec de l’argent public à coup de propagande et de fabrique idéologique ». Elle en veut aux médias en particulier, eux qui préparent l'opinion publique en construisant « des histoires taillées sur mesure, un peu comme aux beaux jours de la Pravda ».
Déjà, quelques jours après la fusillade, Mme Benhabib avait pourfendu les politiciens pour leurs réactions à la tuerie de Québec, des réactions qu'elle avait qualifiées de « rare moment d'islamisation de la démocratie en direct ».
Djemila Benhabib est la énième voix musulmane à s'élever contre cette tentative d'instrumentalisation de la tuerie de Québec. D'autres personnes comme Nacer Irid, Nadia El-Mabrouk, Nassira Belloula, Fatima Houda-Pépin, Ferid Chikhi et Zahra Boukersi ont aussi fait savoir leur mécontentement.