Il reste moins de 6 mois avant les élections québécoises. Depuis quelques semaines, les sondages démontrent que rien n’est tout à fait gagné. La Coalition avenir Québec redescend dans les intentions de vote et le Parti libéral du Québec, quant à lui, remonte légèrement. Rien n’est joué.
Dans sa dernière simulation sur le site tooclosetocall.ca, Bryan Breguet va même jusqu’à expliquer qu’advenant une « légère prime à l’urne » pour le Parti libéral du Québec, celui-ci pourrait remporter le plus grand nombre de sièges le 1 er octobre prochain.
Le terrain avant tout
Le problème, c’est qu’une élection, c’est beaucoup plus que des intentions de vote. Ce qui fait la différence c’est l’organisation de chacun des partis et la capacité de ceux-ci à transformer des intentions en bulletins dans l’urne.
Historiquement, les libéraux ont toujours démontré que leur machine électorale est bien huilée. Les militants sont fidèles, actifs pendant les campagnes et les bénévoles connaissent le tabac. L’équipe du parti sait également comment organiser le terrain et travaille depuis plusieurs mois à convaincre des candidats d’envergure de se présenter sous la bannière libérale.
À la CAQ, les choses sont moins simples. L’organisation sur le terrain est encore à parfaire et l’avance du parti dans les sondages le rend beaucoup plus vulnérable aux opportunistes. Avant de vendre la peau de l’ours, l’équipe de François Legault doit d’abord remporter l’élection. Le chemin qu’il reste à parcourir est encore très long.
Pour le PQ et Québec solidaire, les enjeux sont différents. Trouver des candidats qui adhèrent réellement à la cause et qui sont prêts à vivre sur les banquettes arrières de l’Assemblée nationale n’est pas chose simple. Les deux partis n’ont malheureusement pas de chances réelles d’accéder au pouvoir et leur mission des prochains mois sera de conserver les circonscriptions qu’ils occupent en ce moment.
Cafouillages de part et d’autre
Avec l’approche de la « vraie » campagne, les choses vont s’accélérer et les dérapages risquent d'être de plus en plus nombreux. Dans les derniers jours, le PLQ a dû rappeler un candidat à l’ordre et en éjecter un autre.
Du côté de la CAQ, le chef François Legault a annoncé puis écarté la candidature de Karen Cliffe en l’espace d’uniquement une semaine. Pourtant, le passé de la candidate était clairement affiché sur les médias sociaux et une simple prise de références professionnelles aurait suffi à la disqualifier d’entrée de jeu.
Du côté du Parti québécois, l’annonce de la candidature de Jean-Martin Aussant, officiellement candidat dans Pointe-aux-Trembles depuis la fin de semaine, aurait dû être une bonne nouvelle. Or, les commentateurs ont surtout retenu la décision du parti de l’opposer à un autre candidat intéressant dans un château fort péquiste.
Finalement, Québec solidaire n’est pas en reste en matière de cafouillages. L’annonce ratée de la candidature de Vincent Marissal et son cha-cha-cha à propos de ses démarches auprès du Parti libéral du Canada n’ont rien fait pour augmenter la crédibilité du parti de gauche.
Discipline
Au cours des prochaines semaines, la discipline devra devenir le mot d’ordre des partis politiques québécois. Plutôt que de se pavaner devant les médias et de pavoiser à propos de leurs bons coups respectifs, les candidats devront s’attaquer à convaincre les électeurs de leur valeur.
Les victoires électorales ne se remportent ni dans les sondages ni dans les bulletins de nouvelles. Au Québec, les élections se remportent encore en usant des semelles de souliers et en serrant de mains jour après jour. Le parti qui remportera l’élection du 1er octobre sera celui dont les candidats auront réellement travaillé le terrain et attaché leurs appuis.
À bon entendeur, salut !