Deux poids, deux mesures

Bill avait le droit d’intervenir, mais pas Ségolène ?

Tribune libre - 2007


Je trouve vraiment déplorable tout le tollé soulevé par les médias au sujet de la déclaration de la candidate française Ségolène Royal qui se disait plutôt favorable au projet souverainiste québécois. Je ne suis habituellement pas de ceux qui font une chasse aux sorcières en accusant tel ou tel média de défendre l’option fédéraliste, mais je me dois aujourd’hui d’exposer un constat qui me tracasse un peu. Il y a ici une impression de deux poids, deux mesures.
Reportons-nous au référendum de 1995. Sur la corde raide, plusieurs leaders fédéralistes se demandaient bien comment redorer leur option qui semblait avoir de plus en plus de plomb dans l’aile. On s’organise donc pour faire sortir Bill Clinton, à ce moment président des États-Unis, sur la question québécoise. Il fit alors un vibrant plaidoyer en faveur d’un beau grand Canada uni. Il y avait là véritable ingérence. Or, les médias n’ont pas déchiré leur chemise là-dessus. L’élite fédéraliste qui crie aujourd’hui à la vierge offensée sur la sortie de Mme Royal, ne s’en était pas plaint non plus.
Bill avait le droit d’intervenir, mais pas Ségolène ? Pourtant, si certains ont vu de l’ingérence dans la sortie de Mme Royal, ils auraient dû en voir aussi dans la sortie de M Clinton en 1995. Je crois que les leaders des différents pays ont le droit d’exprimer leurs opinions sur ce qu’il se passe dans d’autres pays. Mais il faut être conséquents dans nos réactions. Mettons nous dans le cas inverse. Si Ségolène Royal était sortie pour défendre la beauté de la diversité « canayenne », est-ce que les levées de boucliers auraient aussi fortes ? Je n’en suis pas sûr du tout. Malheureusement, la partisannerie aveugle semble primer pour certains loups fédéralistes.
Jerry Beaudoin

Lac-Etchemin


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    24 janvier 2007

    D'accord à 100%.
    Mais qui pourrait ne pas l'être?