Détournement d’un peuple

M. Simard s’adonne à du révisionnisme jovial

Tribune libre

Dans un texte de la section «Forum » de l’organe montréalais des Desmarais publié en date de mercredi, Marc Simard a proclamé que les tenants de la souveraineté ont, tenez-vous bien, « kidnappé » l’interprétation de l’importance de la bataille des plaines de 1759.
Pour comprendre quelle mouche a piqué ce personnage frustré par l’annulation de la reconstitution de bataille prévue par la CCBN sur les plaines d’Abraham en date du 13 septembre de cette année, [il faut garder certaines choses à l’esprit à son sujet->10479].
M. Simard est connu pour son texte polémique sur le «nonisme» et l'anticapitalisme au Québec intitulé [«Les éteignoirs»->9448]] imprimé sur le média mentionné ci-haut et un autre texte tiré de la même pulpe qui portait le titre [«
Les trois indécents »->18048], daté du 4 décembre 2008, où il répudiait les trois chefs de l’opposition comme étant des écervelés et des indécents suite à l’accord légitime de ceux-ci pour former un gouvernement de coalition appuyé par des séparatistes, ce qui aurait constitué, selon l’écrit de M. Simard, un putsch contre la volonté « populaire ».
On connaît la suite, le tsar Ignatieff a renié la coalition et s’est aligné dans le giron de Harper, question de mettre les séparatistes et le Québec à leur place.
M. Simard expose assez clairement qu’il est peu favorable à un Québec indépendant. Tout son schème de pensée indique son affiliation aux conservateurs. Il est à noter qu’il est le titulaire d’un doctorat en histoire de l’Université Concordia. Actuellement, il est prof d’histoire et il sévit auprès des jeunes du très chic collège privé François-Xavier-Garneau, à Québec.
Le choix de l’anglicisme « kidnapper » dans le sous-titre de son texte de mercredi a des échos d’octobre 70 et c’est évocateur de son anxiété anglophile devant le potentiel d’une nation tendant tout naturellement à se distinguer face à une autre, ou à d’autres, tant par son histoire que par son capital culturel unique.
Les opinions de M. Simard sont le fruit d’un positionnement indécrottable, campant à l’ouest de l’Outtaouais dans le spectre de son analyse qui est plus idéologique qu’historique, il soumet sa conception du Canada à une « épreuve des faits » éminemment compatible avec la matrice réductrice d’encerclement et de division du Québec élaborée par les collabos canadianisateurs de notre Capitale Nationale.
L’autonomisme, le souverainisme ou l’indépendantisme peut représenter les aspirations de plus de la moitié de notre population et c’est une mouvance irréversible qui vise la libération d’un tutorat non désiré. Ça peut aussi être considéré come étant la volonté d’un peuple de s’affranchir d’une situation malsaine liée à l’envahissement, à l’occupation et à la domination entretenue par une nation qui restera toujours étrangère, appuyée par des collaborateurs aux noms français qu’ils recrutent parmi nous, ce régime que M. Simard ne saurait légitimer ou justifier avec ses arguties incohérentes.
Ce pleurnicheur frustré par la résistance des indépendantistes est fidèle à l’image de beaucoup d’autres politiciens collaborateurs de la région de la Capitale Nationale, comme la très ruminante Josée Verner et l’aliéné en chef de la CCBN, André Juneau. M. Simard est un autre inconditionnel du régime britannique qui s’inscrit en plein dans la mouture de rédaction des valets de pot de chambre du roi neigre Paul de Sagard.
D’autre part, le sophisme repris par M. Simard, voulant que les tenants de l’indépendantisme ou du souverainisme imposent une version misérabiliste de l’histoire, nous indique que l’auteur devrait parfaire quelque peu ses compétences au niveau de l’histoire du Québec.
M. Simard s’adonne à du révisionnisme jovial en énonçant dans son texte « Que leurs leaders politiques se sont « librement » associés aux Canadiens anglais réformistes pour obtenir la responsabilité ministérielle en 1848 », en omettant de mentionner, dans son savant texte, bien d’autres incidents marquant notre cheminement historique, comme l’incendie du Parlement du Bas-Canada de 1849 encouragé par la rédaction et les lecteurs du journal «The Gazette ». Et que dire de la pendaison barbare de Louis Riel en 1885? Un autre élément que M. Simard balaie peu habilement sous le tapis de son révisionnisme partial. Pour ce qui en est de la constitution de 1867 endossée par ce scribe commandité, ce fut l’outil inventé par nos tuteurs du moment, dans l’optique de notre minorisation définitive.
Ceux qui sont complaisants et à l’aise avec l’ordre établi par le conquérant et ses descendants ne saisiront jamais cette notion élémentaire à savoir que nous ne devons tout simplement rien aux Anglais, bien au contraire!
Les misérables se contentent des miettes qu’on leur concède et ne veulent pas de chicane. C’est à souhaiter qu’on continuera à entretenir la flamme de la résistance à ce régime. Avis urgent : ça nous prendrait un chef de la trempe d’un Jacques Parizeau.
Daniel Sénéchal
Montréal


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1 commentaire

  • Raymond Poulin Répondre

    19 février 2009

    Épitaphe de monsieur Simard: Comme l'aurait apparemment dit le Christ d'un autre: «Il eût mieux valu pour cet homme qu'il ne fût pas né».