Même si le premier ministre canadien semble avoir adouci sa position quant à la forme d’aide qu’il souhaite apporter aux provinces eu égard aux centres de soin de longue durée, notamment par un échange réciproque des moyens utilisés pour faire face à la COVID-19 dans les CHSLD, qualifiant cette démarche de « première étape », Justin Trudeau continue de souffler le chaud et le froid en déclarant qu’[il] « respecte tout à fait les champs de compétence des provinces, mais [que] quand on parle de dignité, et santé et surtout la vie des gens, il n'y a pas de champ de compétence ».
Un changement de discours qui survient après le braquage de François Legault à la suite de l’annonce des intentions de Justin Trudeau d’établir des normes nationales pour les CHSLD, M. Legault rétorquant du tac au tac que son homologue fédéral « jouait avec le feu » en voulant s’immiscer dans un domaine de juridiction provinciale.
Or lorsqu’il a été question de l’augmentation des transferts en santé d’Ottawa vers les provinces, Justin Trudeau a plutôt choisi d’insister sur la situation dans ces centres où « il y a encore trop de cas » et cela, « malgré tous les efforts que nous avons faits au printemps pour appuyer les provinces, avec l’armée canadienne et avec la Croix-Rouge ».
Ce ne serait pas la première fois que le fédéral s’ingèrerait dans un domaine de compétence provinciale, particulièrement de la part du Parti libéral du Canada (PLC) qui semble avoir développé depuis des décennies une propension naturelle pour une telle pratique. Or, avec François Legault à la tête du gouvernement du Québec, je demeure convaincu que l’ingérence d’Ottawa, si elle devait être tentée, frapperait « le mur »… Et c’est très bien qu’il en soit ainsi!
Problèmes de santé mentale chez les jeunes adultes
Une étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Sherbrooke révèle que 20 % des québécois en général et 38 % des jeunes adultes de 18 à 24 ans seraient particulièrement vulnérables face à l’anxiété et la dépression en cette période de pandémie.
Selon la Dre Mélissa Généreux, professeure-chercheuse de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke qui a participé à l’étude, les niveaux de dépression et d’anxiété au Québec sont actuellement considérablement plus élevés que ce qui était observé en prépandémie. Selon cette dernière, les chiffres qui ressortent de cette enquête s’apparentent aux niveaux observés dans la communauté de Fort McMurray, 6 mois après les feux de forêt de 2016.
Toujours selon la Dre Généreux, le fait d’avoir été isolé de façon obligatoire pour certaines personnes ou encore le stress causé par les cours en ligne pour certains ont certainement contribué à fragiliser la santé mentale des Québécois des 18-24 ans. Toutefois, il semble que c’est la qualité de l’information qui joue le plus grand rôle, tels le manque de cohérence dans les politiques de santé publique ou encore la méfiance à l’égard des autorités, des facteurs qui pourraient exacerber l’anxiété et la dépression. Cet amalgame de facteurs très liés à la pandémie semble avoir un effet très fort sur la santé mentale des Québécois, particulièrement chez les 18-24 ans. En sus, la pénurie de psychologues dans le secteur publique vient ajouter à l’importance, voire à l’urgence de trouver des solutions au problème.
Dans les derniers jours, François Legault a senti le besoin de condenser son message eu égard aux nouvelles mesures de sécurité sanitaire dans les zones rouges, une stratégie qui devrait contribuer à diminuer l’anxiété et à augmenter le degré de confiance à l’égard de la santé publique, pour le plus grand bien de l’équilibre psychologique des jeunes adultes.
Henri Marineau, Québec
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