« Moi, je dis que le Québec est un pays. Et je le dis haut et fort. Et je le répéterai tant et plus. Je refuse cette identité canadienne qui n’est pas la mienne. Je suis Québécoise pure laine. Je le suis dans ma langue, dans mon écriture, dans mon sang latin, dans ma tête, dans mon cœur. Je refuse ce passeport qui fait de moi une anglo-saxonne, alliée inconditionnelle d’Israël et des pétrolières ; une guerrière. Je veux pouvoir avoir mes opinions et pouvoir les défendre. Le Canada n’a pas à parler en mon nom ni à dépenser mon argent. Je lui dis non et non. » Extrait d’un article de Caroline Moreno paru sur cette tribune le 23 novembre 2011 sous le titre« Adieu Québec? ».
Des mots qui crient, des mots qui s’insurgent, des mots qui se défendent, des mots qui se rebellent, des mots qui s’affirment…mais des mots qui risquent aussi de s’essouffler à force d’être étouffés par les tentacules dévastatrices des maux d’un pays étranger qui s’infiltrent jusque dans nos racines.
J’en prends pour exemple la saga des drapeaux qui monopolise actuellement une bonne place de la scène politique québécoise…Lorsque j’entends les arguments absolument dérisoires des pro-unifoliés qui clament haut et fort que le drapeau canadien doit demeurer au Salon rouge de l’Assemblée nationale du Québec, j’ai le goût de me rappeler le cri du cœur de Mme Moreno et de crier
« haut et fort que le Québec est un pays » et, qu’à ce titre, ce pays du Québec, par la voie de son gouvernement élu démocratiquement, peut décider de disposer du drapeau canadien comme il l’entend à l’intérieur de l’Assemblée des élus du peuple qu’il représente sans demander l’avis de qui que ce soit.
Lorsque j’ai lu ce passage de Caroline Moreno sous la rubrique « Il y a un an » du 22 novembre 2012 de la tribune libre de Vigile et que je l’ai confronté au triste épisode des drapeaux, je n’ai pu m’empêcher de le rappeler à notre mémoire pour que nous prenions conscience de l’ampleur du travail que nous avons à abattre avant d’espérer un jour entraîner avec nous un peuple qui aspire à « pouvoir avoir ses opinions et pouvoir les défendre ».
Le Québec possède son drapeau comme le Canada possède le sien…Le Québec possède sa langue et sa culture propres…Le Québec est maître de ses ressources naturelles et, en ce sens, « le Canada n’a pas à parler en mon nom ni à dépenser mon argent ».
Cet extrait du texte de Caroline Moreno paru il y a un an aujourd’hui nous ramène à cet essentiel coup de fouet qui nous est parfois nécessaire pour nous sortir d’une léthargie sclérosante et avilissante que nous inculquent sournoisement nos voisins depuis les débuts de l’illusion d’un pays dénommé le Canada qui a tenté de nous façonner à une « identité qui n’est pas la nôtre »… Pour toutes ces raisons, nous devons continuer à lui « dire non et non »!
Henri Marineau
Québec
Des mots qui crient, des mots qui s'insurgent...
Tribune libre
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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3 commentaires
Archives de Vigile Répondre
23 novembre 2012Monsieur Marineau
Le drapeau "canadian" à côté du drapeau québécois à l'Assemblée Nationale, c'est le plus bel exemple de notre confusion identitaire, de notre dédoublement de personnalité, de notre schizophrénie collective. Avez-vous déjà vu un pays qui siège aux Nations-Unies avoir 2 drapeaux pour s'identifier? Même si le Québec n'est pas encore un pays indépendant, c'est navrant de voir ce gouvernement péquiste qui se dit souverainiste, en plus, de branler dans le manche avec cette question.
Si c'est ça la gouvernance souverainiste de Marois; indépendantistes, nous sommes mieux de nous orienter autrement car nous sommes dans un gros cul-de-sac! Que fait là Marois? C'est Jean-Marie Aussant qui devrait être à sa place! On dirait que le bon "timing" n'est jamais au rendez-vous au Québec!
André Gignac 23 nov 12
Marcel Haché Répondre
23 novembre 2012Beaucoup d'indépendantistes le sont devenus à contre-coeur.Déçus d'abord par le Canada, bien avant d'épouser la Cause Québec.Ce n'est manifestement pas le cas de Caroline Moreno dont nous pouvons nous ennuyer sur Vigile.
Les conversions à contre-coeur sont susceptibles d'évoluer ou plutôt régresser dans le repentir. Ces indépendantistes regrettent le Canada. Et la maison Québec ne leur apparaît pas bien grande.Ils ont parfois honte de Nous. Et plusieurs sont redevenus des canadiens.Des canadiens repentants, c'est-à-dire des canadiens-français,qui n'arrivent pas imaginer que le salut de notre nation passe par Québec malgré toute les reconnaissances possibles,imaginables et inimaginables d'Ottawa.
C'est tout simple : Ottawa n'a pas été créé pour Nous. Pour retourner la situation à Ottawa,il faut d'abord retourner la situation à Québec. Une certaine gauche a du chemin à faire...
Archives de Vigile Répondre
23 novembre 2012Monsieur Marineau
Il y a eu un manque, à quelque part, de nos dirigeants indépendantistes. S'ils avaient consacré plus de temps à politiser le peuple avec un média comme Télé-Québec ou avec un journal comme Québec- Presse (hebdo au début des années 70); nous n'en serions pas encore à nous débattre avec cette question de drapeau.
Et la question que je me pose souvent; les dirigeants du PQ ont-ils vraiment eu la volonté politique de réaliser l'indépendance du Québec ou ont-ils tout simplement voulu faire du chantage auprès du gouvernement fédéral d'Ottawa afin de n'obtenir que quelques changements cosmétiques à la constitution "canadian"?
Je serais porté à croire qu'ils se sentent plus à l'aise avec le gouvernement des anglos pour leur carriérisme et leur pension à vie après deux mandats. ils ont toujours fait passer leurs intérêts personnels avant ceux de la nation québécoise. VIVE LA DÉPENDANCE INSTITUTIONNALISÉE!
André Gignac 23/11/12