Des groupes féministes québécois invitent la ministre responsable de la Condition féminine, Lise Thériault, à les rencontrer afin de lui expliquer pourquoi la lutte féministe a encore sa place au Québec.
Dans un communiqué, mardi, le groupe des Treize a réagi aux propos de la ministre, qui a confié à La Presse canadienne ne pas se considérer féministe, dans une entrevue publiée dimanche.
« L’action gouvernementale doit considérer la situation des femmes dans toute leur diversité et prendre en compte les inégalités vécues par ces dernières en fonction notamment de leur origine ethnique, de leur revenu, de leur scolarité, de leur âge, de leur orientation et identité sexuelle, de leur limitation fonctionnelle et de leurs réalités régionales », a déclaré la présidente de la Fédération des femmes du Québec, Mélanie Sarazin.
La coalition estime que le refus de s’afficher comme féministe dénote une « vision stéréotypée et péjorative du féminisme ». Elle rappelle que le féminisme est le désir d’égalité entre les droits des femmes et des hommes.
Le groupe des Treize, dont font notamment partie la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES), la Fédération des femmes du Québec (FFQ) et la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes, trouve inquiétant que la ministre de la Condition féminine ne soit pas mieux renseignée sur l’importance du mouvement pour l’égalité de toutes les femmes.
En entrevue avec La Presse canadienne, Lise Thériault, nouvellement affectée aux dossiers de la Condition féminine, s’est dite « plus égalitaire que féministe ».
Le conseil de Mme Thériault aux femmes est de foncer, comme elle l’a fait elle-même depuis le début de sa carrière dans le milieu des affaires et en politique. «Tu veux prendre ta place? Faire ton chemin? Let’s go, vas-y! », a-t-elle déclaré.
« Mettre quelques femmes dans des postes de commande, dire aux femmes: "Toi aussi, tu le peux" et rejeter du revers de la main les analyses féministes en prétendant que les politiques économiques sont neutres et technocratiques, ce n’est pas abattre des barrières. C’est être en faveur du statu quo, c’est laisser les inégalités se creuser, c’est nier les droits des femmes », réplique le groupe des Treize.
Mme Thériault a également dit ne pas aimer l’idée d’imposer des quotas pour assurer une meilleure parité des sexes dans les postes de direction.
Le lendemain de la publication de cette entrevue, sa prédécesseure et actuelle ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, a ajouté sa voix à celle de sa collègue, affirmant ne pas être « de cette génération-là ».
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