Des femmes voilées défieront la loi

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L'ennemi intérieur : la gauche multiculti et l'ingratitude des immigrants qui contestent les lois québécoises

Simon Jolin-Barrette, 31 ans, le nouveau ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, pourrait, tel Rodrigue dans Le Cid de Corneille, déclarer : « Je suis jeune, il est vrai, mais aux âmes bien nées/La valeur n’attend point le nombre des années ».


Ce garçon qui se retrouve aussi leader parlementaire est un des rares ministres qui doit s’attendre à ce que la loi qui interdit les signes religieux chez les juges, policiers et enseignants l’amène à affronter entre autres la Fédération autonome de l’enseignement dirigée par Sylvain Mallette, un adversaire acharné de pareille législation.


Mais le ministre, qui a reçu ce mandat ferme du premier ministre, se colletaillera à des enseignantes musulmanes voilées qui publiquement défient cette mesure et assurent qu’elles ne s’y soumettront pas, avant même de connaître les contours de cette loi.


N’est-ce pas choquant que ces femmes voilées annoncent qu’elles ne se plieront pas à la politique annoncée par le premier ministre lors de l’assermentation de ministres, jeudi ?


Tourmente


Le ministre Jolin-Barrette se retrouve donc au cœur d’une possible tourmente. D’ailleurs, parmi les opposants à cette législation, nombreux sont ceux qui prédisent les tensions sociales qui surviendront. De même que les contestations judiciaires qui s’ensuivront.


Or, la politique ne se définit pas d’abord par le compromis, mais par la prise de décision qui s’exerce rarement sans créer des antagonismes. François Legault s’est fait élire en annonçant ses couleurs. Il souhaite à l’évidence régler une fois pour toutes ce dossier lancinant des signes religieux dans un Québec laïque.


Rien dans le passé du premier ministre ne permet de lui accoler l’étiquette de fascisant et de raciste. François Legault est un conservateur en matière économique, et lui et les membres de son gouvernement sont à l’image de la majorité des Québécois. Ils refusent que la laïcité soit dénaturée par des exigences religieuses comme celle du voile ou d’autres signes.


Combat politique


Les femmes qui se voilent et le revendiquent haut et fort le font non par obligation religieuse — le Coran ne l’exige pas —, mais par choix politique. Le ministre devra donc livrer un combat politique sur ce thème. Et il faut souhaiter que le débat soit limité dans le temps afin de contrer les dérives dont nous subissons les contrecoups depuis la gouvernance de Pauline Marois, dans un contexte minoritaire alors.


Le premier ministre Legault, politicien pragmatique et expérimenté, sait qu’il doit éviter à tout prix d’être mis en échec sur la laïcité. Les yeux rivés sur les sondages, il s’appuie sur le fait qu’une majorité, donc les péquistes et une partie de Québec solidaire, l’appuie en cette matière.


Les multiculturalistes du Québec doivent aussi comprendre qu’une obstruction systématique de leur part risque d’avoir des effets négatifs qui diviseront les Québécois. Ceux-ci ont voté en toute connaissance de cause pour la CAQ, qui avait mis cartes sur table. Annoncer la défiance d’une loi votée démocratiquement témoigne d’une inconscience ou pire, d’un refus de s’inclure dans la société québécoise.