PKP et l'immigration

Des excuses superflues

Tribune libre

D’entrée de jeu, voici un extrait de la déclaration de Pierre Karl Péladeau qui a suscité autant de controverse : « …On souhaiterait pouvoir mieux la [immigration] contrôler, mais ne nous faisons pas d’illusion, qui prend en charge les immigrés qui viennent s’installer ici au Québec? C’est le gouvernement fédéral ». La réalité, c’est qu’un immigrant arrive au Canada et non au Québec.

Globalement, PKP déclare que le fait de dépendre d’un autre palier de gouvernement entrave le processus du projet de pays. En conséquence, dans le contexte d’une course à la chefferie d’un parti qui a officiellement pour but de faire l’indépendance du Québec, sa déclaration est tout à fait légitime et à propos. Dans le cas présent, il est clair que les adversaires de PKP jouent la carte de la xénophobie et crient haut et fort la « dérive vers un nationalisme ethnique » [dixit Philippe Couillard].

Pourtant, dans les faits, le député de Saint-Jérôme ne fait que pointer une réalité, à savoir une politique laxiste sur l’immigration qui laisse carte blanche à l’anglicisation des immigrants au détriment d’un encadrement axé sur le caractère francophone du Québec.

Somme toute, le seul reproche que je peux adresser à PKP, c’est de s’être excusé, une attitude qui fait le bonheur de ses adversaires et qu’il devra corriger s’il aspire devenir chef d’un parti qui vise l’indépendance du Québec!

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Henri Marineau2089 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    23 mars 2015

    Après les avertissements de PKP sur les dangers de ce qu'André Sirois qualifiait de population de remplacement et non simplement d'immigration, au train ou vont les choses,et après avoir lu et vu les têtes sortir de l'eau pour le féliciter de l'oxygène enfin reçue,les excuses sont arrivées comme une vague les recouvrant à nouveau,ce qui ressemble à la signature du PQ traditionnel et on aurait bien aimé s'en passer...
    Comme le dit Maka Kotto,ce ne sont pas les immigrants qui sont le problème,mais le système fédéral dans son entier construit pour nous faire disparaître comme peuple fondateur et société francophone distincte en nous noyant dans le multiculturalisme,continuité du rapport Durham.Maintenant que nous avons reçu cette bouffée d'air frais,souhaitons que PKP continuera sur cette lancée sans s'excuser.
    En attendant,nos adversaires fourbissent leurs armes et les Desmarais cèdent leurs journaux à Martin Cauchon,comme çà ils pourront attaquer librement PKP sur ce point,la possession d'un empire médiatique...
    LE NOUVEAU MAGNAT DE LA PRESSE
    http://ici.radio-canada.ca/tele/tout-le-monde-en-parle/2014-2015/segments/entrevue/1421/martin-cauchon-presse-ecrite-regionnaux

  • Archives de Vigile Répondre

    21 mars 2015

    Quand Couillard parle de « dérive vers un nationalisme ethnique »,
    il est intéressant de noter qu'ainsi il considère les québécois francophones comme une ethnie parmi tant d'autres au Canada, mais que celle-ci est en plus dangereuse.
    S'il refuse de s'excuser, il confirmera ainsi tout le mépris qu'il éprouve pour les québécois francophones.

  • Archives de Vigile Répondre

    21 mars 2015

    Monsieur Marineau
    Je suis entièrement d'accord avec votre texte et le commentaire de M. St-Cyr. Comment pouvons-nous nous fier au PQ au sujet de l'immigration puisque lorsque que ce parti était au pouvoir, il n'a rien fait pour réduire les quotas? C'est de la pure hypocrisie, de la foutaise! Je comprends que M. Péladeau n'était pas encore en politique mais Marois, Drainville, Cloutier et Ouellet siégeaient à l'Assemblée Nationale, qu'ont-ils fait à cet effet? Des vrais policiens provincialistes atteints de rectitude politique au service de l'establishment économique.
    Une autre chose que je ne comprends pas; pourquoi la SSJB qui se dit nationaliste, pro-Québec, ne porte-t-elle pas plainte auprès des Nations Unies sur cette immigration massive qui est une forme de génocide pour nous assimiler et nous rendre de plus en plus minoritaires au Québec dans le but de rendre impossible l'indépendance? Les dirigeants de ce mouvement sont-ils juste intéressés à des entrées de fonds pour survivre? Je me pose des questions. Il faut bouger et vite car le temps joue contre nous. Je me répète encore mais c'est de l'action que ça prend au Québec pour sortir de ce merdier politique qui nous paralyse, nous bloque et nous empêche d'évoluer.
    André Gignac 21/3/15

  • Archives de Vigile Répondre

    20 mars 2015

    Monsieur Marineau,
    Je vous remercie pour cet article. Vous avancez la réflexion au-delà des déclarations simplistes et des jugements à l'emporte-pièce.
    On constate avec dégoût que parmi les plus dangereux adversaires de PKP sur ce terrain, certains se trouvent au sein même du PQ. Je pense ici à ceux et celles qui se sont empressés de se dissocier d'un simple énoncé d'une réalité démographique bien démontrée et facilement vérifiable.
    C'est inquiétant. En effet, c'était une occasion extraordinaire pour faire «front commun» afin d'affirmer l'unité vers l'ultime objectif du PQ. Manifestement, certains carriéristes de la politique provinciale ne le voient pas du même oeil. Apeurés, ils se retranchent derrière l'effacement identitaire. C'est pitoyable !
    Monsieur Marineau, votre analyse est pertinente. Mais le PQ n'est peut-être pas encore prêt, ou motivé, pour la grande aventure. Les autres candidats à la chefferie semblent effrayés par cette perspective offerte par un leader qui se démarque vraiment avec panache.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 mars 2015

    S'excuser était anti-pédagogique. Je parle bien entendu de pédagogie de l'indépendance. À chaque fois qu'une belle occasion de faire évoluer les consciences on recule. Je suis d'avis qu'il fallait persister et expliquer. Il le fera peut-être plus tard ?!

  • Archives de Vigile Répondre

    20 mars 2015

    Monsieur Marineau
    100% d'accord avec votre texte! Je le commenterais plus longtemps mais étant censuré par Vigile, je dois me soumettre au "politically correct" du site. Oui,oui, nous en sommes rendus là au Québec!
    André Gignac 20/3/15