De passage à Bordeaux récemment, en marge de sa mission économique et politique en France, Philippe Couillard s’en est pris au climat de morosité qui s’imprègne au Québec face aux mesures d’austérité de son gouvernement. «Il faut développer un discours optimiste, un discours de réalité avec la population. On a tellement d'atouts immenses au Québec. Je ne veux pas entendre des discours de déclin, de morosité», a affirmé le premier ministre.
Voilà pour les belles paroles…Mais qu’en est-il de la réalité? La réalité, M Couillard, c’est que ce sont les citoyens de classes moyennes et défavorisées qui écopent des effets pervers de vos mesures d’austérité, particulièrement dans les programmes sociaux, tels la santé et l’éducation.
La réalité, M Couillard, c’est que l’ex-ministre de l’Éducation s’est départi de son ministère avec une prime de 150 000 $. La réalité, c’est que nos élus s’apprêtent à se donner des augmentations salariales importantes. La réalité, c’est que des milliers de bien nantis continueront de s’enrichir impunément dans les paradis fiscaux et que les institutions bancaires annonceront année après année des profits faramineux.
Et, malgré ces injustices outrancières, vous vous offusquez de la morosité des Québécois en déclarant que vous ne voulez pas « entendre des discours de déclin, de morosité » et qu’ «il faut développer un discours optimiste, un discours de réalité avec la population » Baliverne…Le discours ne passe pas parce qu’il sonne faux, M Couillard, parce qu’il ne vise que les plus démunis, et surtout, parce que les élus s’en dissocient honteusement!
Dans les méandres de l’or noir
Dans l’hypothèse où le gouvernement Couillard acceptait la construction du pipeline Énergie Est sur le territoire du Québec, ce sont 12 milliards de dollars qui seront investis dans ce projet qui transportera annuellement 400 millions de barils de pétrole qui traverseront 69 municipalités du Québec en plus de 641 cours d’eau sur une trajectoire de 700 kilomètres.
Et, c’est sans compter sur les changements climatiques importants liés aux émissions de gaz à effet de serre émanant de la production pétrolière qui déferlera dans ce pipeline. C’est ce qui fait dire à l’auteure et militante Naomi Klein que « Le Québec ne tient pas compte des impacts du projet sur les changements climatiques, alors que même le président américain a dit, dans le cas du projet Keystone XL, qu’il devait passer le test du climat. Comment le Québec peut-il prétendre avoir le moindre engagement envers la lutte contre les bouleversements du climat en ne tenant pas compte de cette question dans le cas d’Énergie Est ? »
Or, il semble que Philippe Couillard ait plutôt les profits que lui rapporterait ce projet dans sa mire que les impacts négatifs sur la planète qui n’est surement pas sa priorité. En réalité, une vision à court terme qui démontre à quel point les méandres de l’or noir le conduisent tout droit vers ce que qualifie Naomi Klein de « pire crime » contre le climat de la planète.
Henri Marineau
Québec
Couillard à bras raccourcis sur la morosité
Dans les méandres de l'or noir
Tribune libre
Henri Marineau2094 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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2 commentaires
Henri Marineau Répondre
18 mars 2015De toute façon, demander à Philippe Couillard d'avoir une vision planétaire, c'est un peu comme demander à un aveugle de nous dépeindre le site qui se dresse devant lui!...
Archives de Vigile Répondre
18 mars 2015«Or, il semble que Philippe Couillard ait plutôt les profits que lui rapporterait ce projet dans sa mire»
Le mot "LUI" dans cette phrase est de trop. Car profits, il y aura. Mais pas nécessairement pour LUI, ni pour le Québec.
Bien sur, comme nous le souligneront nos gourous économiques, il suffirait que le CDPQ achètent des tonnes d'actions de TransCanada pour que des millions nous tombent dessus comme la pluie au printemps.