Depuis plus de 400 ans que nous sommes en Amérique, depuis que nous avons fondé ce pays, en quelque sorte, une certitude nous domine: nous habitons une terre inhospitalière pour la vie humaine.
On chante nos quatre saisons en faisant semblant que l’hiver ne dure pas cinq mois.
On se vante de savoir résister aux hivers les pires, comme si nous prouvions ainsi une capacité d’endurance exceptionnelle.
Hiver
Balivernes! La douceur de vivre n’est pas faite pour ceux qui se sont installés un jour dans la vallée du Saint-Laurent.
Ici, on s’encabane. On attend que l’hiver passe.
Et dès qu’il y a un peu de chaleur en mars, on se met en t-shirt.
Un peuple fait preuve d’intelligence en s’adaptant à son climat.
Vous me voyez venir: s’il y a une chose que les Québécois devraient savoir maîtriser, ce sont leurs réactions devant l’hiver.
Non pas qu’ils peuvent empêcher les tempêtes. La nature se déchaîne comme elle veut, c’est une capricieuse, et elle nous rappelle ainsi qu’elle est plus forte que toutes les constructions humaines.
Mais on peut, dans la mesure du possible, prévoir ses frappes sauvages avec un peu de perspicacité. Un gouvernement compétent prévoit les choses en conséquence.
Nous avons connu une grosse tempête. La pire depuis très longtemps, apparemment. On ne cesse, depuis quelques jours, de faire l’histoire d’un cafouillage gouvernemental effrayant.
Incompétence
Au-delà du fatalisme qui nous pousse à dire qu’on ne pouvait rien y faire, comment expliquer l’incompétence crasse de ceux qui ont pris des heures à réagir devant ce qu’on appellera pour le plaisir de la formule une agression climatique?
Notre hiver, lorsqu’il frappe fort, nous révèle à nous-mêmes.
Au moment de la crise du verglas, il avait révélé une société forte, bien gouvernée, sûre d’elle-même.
Cette semaine, il a révélé, à plus petite échelle, une société désorganisée, médiocre et impuissante.
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