Les jeunes Québécois et l'actualisation du projet de pays

Dehors les fonctionnaires!

Redonner l'école à son milieu

Tribune libre


Dans un de mes articles publié sur cette tribune le 7 mars 2011, intitulé « À propos de notre jeunesse sur les bancs d’école », je déplorais, entre autres, la dichotomie qui se manifeste souvent entre les milieux scolaire et familial, lançant en ces termes une invitation aux parents et au personnel de l’école :

« Dans cette perspective, il est plus que temps que parents et éducateurs s’assoient ensemble et déterminent les valeurs fondamentales qu’ils désirent intégrer dans un projet de partenariat articulé entre les parents et l’école. »

Toutefois, pour que cette discussion s’avère utile, encore faudrait-il que les enseignants se réapproprient l’école et disposent des outils nécessaires pour constituer un bloc efficace avec les parents. En ce sens, l’ouvrage de la sociologue Marie-France Maranda, intitulé « L’école en souffrance », qui vient d’être publié aux Presses de l’Université Laval, démontre clairement plusieurs obstacles à franchir avant d’y parvenir. En effet, après un an passé dans une école secondaire en milieu défavorisé, Mme Maranda attribue la détresse des enseignants à une multitude facteurs : l’intégration d’un trop grand nombre d’élèves en difficultés, le manque de temps, les situations d’urgence, la complexité des tâches, la lourdeur de la bureaucratie, la précarité de l’emploi, et, pour ajouter à ces facteurs contraignants, les dernières conventions de partenariat signées entre les commissions scolaires et le ministère de l’Éducation qui exigent une reddition de compte aux enseignants comme si on leur imputait l’entière responsabilité de la réussite de leurs élèves.
Ce portrait négatif est-il attribuable au fait qu’il provient d’une école en milieu défavorisé? Mme Maranda réplique que la deuxième partie de la recherche, présentement en cours, tend à démontrer des résultats comparables d’une école à l’autre, peu importe le milieu.
Dans ces circonstances, il ne faut pas s’étonner que 20% des nouveaux enseignants abandonnent la profession au cours des cinq premières années!
À mon sens, il est urgent que l’école soit remise entre les mains des principaux intervenants en éducation, soit l’équipe-école et les parents!
Pour ce qui est des ressources humaines et matérielles inhérentes aux problèmes engendrés par les élèves éprouvant des besoins particuliers, il appartiendra alors au gouvernement de dégager les fonds nécessaires… selon moi, le rôle prioritaire qu’il devrait jouer et ce, pour le plus grand bien des enseignants et le meilleur épanouissement de notre jeunesse sur les bancs d’école!
Dans cette ligne de pensée, je suggère à notre génération montante d’œuvrer, en harmonie avec les agents locaux de l’éducation, à la ré-appropriation de l’école par le milieu environnant. En ce sens, je propose une sixième piste de solution aux jeunes Québécois, soit de redonner l’école à son milieu.

Henri Marineau
Québec

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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