L’équilibre budgétaire arrive cette année et le poids de la dette « semble avoir atteint son sommet », mais cela ne signifie pas que le Québec serait particulièrement bien pourvu face à une nouvelle crise économique, estime l’agence de notation DBRS.
Dans sa plus récente note d’analyse, l’agence torontoise maintient la cote A (élevée) en signalant que les perspectives du Québec sont « stables », notamment en raison de la « gestion prudente des finances publiques » du gouvernement Couillard.
« Malgré les progrès, le poids de la dette continue d’être considérablement plus élevé que dans les autres provinces », a écrit l’agence torontoise, vendue à des groupes d’investissement américains l’an dernier. « Cela rend le Québec vulnérable à un choc économique négatif, en raison d’une flexibilité limitée pour endiguer des pressions fiscales accrues, compte tenu des efforts considérables déjà déployés. »
Dans son budget au mois de mars dernier, le ministère des Finances a indiqué que la dette brute du Québec (206,2 milliards) représente actuellement 54,9 % de son PIB. Il croit que ce ratio descendra à 54 % en mars 2016, l’objectif ultime étant de le ramener à 45 % d’ici 2026. Présentement, l’Ontario est à 45 %, comparativement à 27 % pour la Colombie-Britannique et 47 % pour le gouvernement fédéral.
Dette brute et dette nette
En termes concrets, la dette brute du Québec se chiffrait à 206,2 milliards au 31 mars dernier. En excluant les actifs financiers, on obtient la dette nette, qui s’élevait à 190,4 milliards.
La lecture de DBRS a légèrement changé depuis l’été 2014, lorsqu’elle avait mentionné la vulnérabilité du Québec. Elle évoquait alors la perspective d’une dette croissante accompagnée d’une économie sous-performante.
« Il semble maintenant que le ratio de la dette au produit intérieur brut a atteint son sommet et devrait graduellement diminuer à moyen terme. La croissance nominale du PIB devrait plus que compenser la modeste augmentation de la dette », a estimé DBRS dans sa nouvelle note.
Élu il y a un peu plus d’un an, le gouvernement Couillard a entrepris de limiter le plus possible la croissance des dépenses, cela ayant eu pour effet de soulever l’indignation d’une partie de la population, dont certains groupes ont été plus touchés par les compressions.
Après une croissance des dépenses consolidées de 2,3 % en 2014-2015, le gouvernement vise 1,5 % en 2015-2016. Il prédit, par ailleurs, que les revenus consolidés vont augmenter de 4,3 %.
L’économie québécoise a crû de 1,5 % en 2014, et l’année 2015 devrait se situer à 2 %, selon le gouvernement. Tous ne partagent pas cet optimisme : les économistes surveillés par DBRS prédisent plutôt 1,8 %, comparativement à 1,5 % pour les économistes du Mouvement Desjardins, qui figurent parmi les sceptiques.
La semaine dernière, après que les données eurent révélé un gain annualisé de 1,6 % au premier trimestre, le Mouvement Desjardins a estimé que 2015 commence bien, mais que « l’analyse plus approfondie des sources de croissance de l’économie du Québec durant cette période n’a rien de rassurant ».
« Avec une demande intérieure aussi amorphe, il faudra que les exportations renouent avec la croissance au fil des prochains mois afin de stimuler l’activité économique », a écrit Desjardins.
Mardi, Statistique Canada a indiqué que l’économie du pays s’est contractée de 0,1 % au mois d’avril, un quatrième recul qui marque la pire enfilade depuis la récession de 2008-2009.
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