Moi… qui suis-je, souffrant de l’errance
Fiévreux d’abondance mais…
Hélas! trop peu confiant en mes connaissances
Pourtant souvent en avance
Sur la façon de nommer les choses, à l’avance !
L’errance : l’ancêtre parti un jour de France
Pour rebâtir en Amérique une nouvelle France
Faut-il être triplement fou pour espérer
Encore une fois une autre naissance.
Je suis malade, vous dites!
N’ajoutez surtout pas un diagnostique de démence
A mon être qui mijote dense
Dans cette marre insalubre d’indécision
D’où il me faudra bien, tôt ou tard, sortir.
Mais voilà ! On ne s’en sort bien que tous ensemble.
En avons-nous chacun le courage ?
Mes phares s’éteignent à l’aube
Et on n’a jamais répondu à mes signaux la nuit.
J’avais besoin qu’on m’aperçoive
Vous m’avez ignoré, quelle condescendance!
Et voilà que maintenant, lécheurs de reine
Vous vous faites de moi une docile image,
Me raccourcissant les ailes de la liberté
Et dans une cage-province-dorée
Voulez me garder
Résigné.
Jamais ! vous m’entendez ?
Jamais! Le rêve doit se réaliser !
Alors je tente le tout pour le tout
Avant que de devenir
Leur créature, leur fou.
Et si le pire arrive
Sombrant aux noirs abysses
Et que mon souffle s’éteint
Je saurai renaître hors de l’eau
Et demain je serai encore au front
Couvert de sueurs de braves qui suintent.
Denis Lalande
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé