Je viens de lire que l’organisme B’nai Brith qui se présente comme étant le principal organisme de défense des droits de la communauté juive n’est pas content, là! En effet, un porte-parole a précisé : « C’est grave! Il y a trois juifs à la Cour suprême du Canada sur neuf juges. Ici, au Québec, il y a zéro ministre juif sur presque vingt. C’est très loin d’être un conseil des ministres représentatif de la population, déplorait Me Steven Slimovitch, avocat-conseil pour cette organisation ».
Corrigez-moi si je me trompe, mais les juifs formant 30% de la population canadienne, il est tout à fait normal qu’ils occupent le même pourcentage de sièges à la Cour suprême. Il faut aussi considérer que, les juifs formant toujours 30% de la population québécoise, il n’est que juste qu’il réclame leur dû, le tiers des voix à l’Assemblée nationale et au conseil des ministres.
Bon, bon, on peut toujours leur reprocher d’avoir mis tous leurs œufs dans le même panier libéral, mais ce n’est pas de leur faute, car ils sont aux prises avec un concept historique dont ils ont un peu de difficulté à se libérer. Vraiment, vous cherchez la bête noire, vous.
Oups!
S’cusez!
En parlant de noir, je ne faisais aucune allusion malveillante à une couleur de peau différente de la mienne. C’était juste une image, une expression courante…
Quoi?
Que dites-vous?
Ils ne forment pas 30% de la population canadienne ni québécoise!
Ben là… Il s’agit sûrement d’un droit acquis, d’un privilège éternel ou d’une reconnaissance on ne peut plus officielle de la nécessité péremptoire de leur accorder 30% de sièges sur tous les conseils d’administration d’organismes publics dont ils représentent sûrement, là aussi, 30% des usagers-bénéficiaires. Après tout, les femmes qui forment 52% de la population ont bien eu droit à 50% des sièges au conseil des ministres.
Ça, c’est assurément un autre cas de discrimination. Vivement que l’on ramène les juges suprêmes à leur prétoire afin qu’ils puissent se prononcer sur cette autre injustice qui sera rapidement corrigée par l’application si bien équilibrée de la Charte!
Comment ça, mon argumentation ne tient pas la route?
Dois-je comprendre que parce que les juifs ne sont pas des Amérindiens et qu’ils ne bloquent pas des routes ou des voies ferrées quand bon leur semble, on ne devrait pas répondre à leurs besoins de reconnaissance formelle?
Ben coudon!… Je me soumets tout de même à cet argumentaire sans faille. Après tout, je ne suis qu’un ex-catho, néo-canado-québécois-uni, et je suis prêt à faire ce que l’on me demande de faire pour acheter la paix sociale. Je travaille tellement fort pour y arriver! Vous voulez un exemple de ma bonne foi?… J’ai même refusé de me donner (par deux fois) un pays à mon image pour ne pas sombrer dans la discrimination ethnique.
C’tu assez clair que je ne veux pas de troubles! Je vais donc laisser la place aux autres peuples. Je vais laisser les autres religions occuper l’espace public et je vais prendre mon trou. C’est simple quoi!
Afin de préserver les bonnes relations inter-ethniques, je m’adresse à Monsieur Charest : S.V.P., démettez quelques ministres et demandez-leur de céder la place à la juiverie anglophone car je n’ai pas envie de me faire (encore une fois) traiter d’antisémitisme dans les journaux anglos. D’autant que, depuis quelque temps, on a commencé à dire que j’étais anti arabe car je refusais d’appliquer les préceptes sacrés et non négociables d’Allah et de son prophète, surtout dans le domaine des sports!
Je n’en sortirai donc jamais!
Si seulement vous aviez la moindre idée de mon drame intérieur, vous manifesteriez un tant soit peu de compassion devant mon incompréhension du multiculturalisme canadien.
Mais j’entends me reprendre en main, et d’ores et déjà je me mets à la recherche d’une religion qui me délivrera du péché originel des Québécois de souche : leur penchant naturel pour la xénophobie et le racisme. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Jan Wong et quelques bons amis du Canada anglais qui, bien sûr, sont pour l’ouverture au monde.
Bien sûr, tout cela n’a rien à voir avec le fait que ce concept leur permet de me considérer comme étant une minorité parmi les minorités et non, comme étant la nation québécoise francophone égale à son vis-à-vis canadien anglophone.
En terminant, vous ai-je dit que j’apprécie fortement que nos bons colonisés du comité organisateur ainsi que la mairesse multicolore ont pensé qu’il serait fort approprié d’inviter Sa très Souveraine, Élisabeth II, monarque des îles de la Vieille-Angleterre et de l’Anglo Canada pour célébrer la fondation de la Nouvelle-France et le 400e anniversaire de l’arrivée de Champlain?
Eh oui! J’ai aussi lu quelque part que de mauvais « sujets » entendent s’insurger vis-à-vis la venue de cette Reine étrangère.
Pas fin ça!
On va encore passer pour des sans-cœur et des non reconnaissants vis-à-vis les bienfaits apportés par la conquête. Ce n’est certes pas mon cas, et j’ai bien hâte de la voir. Ainsi, je pourrai lui présenter une partie intime de mon anatomie afin qu’elle sache à quel endroit Sa Majestueuse se retrouve dans mes pensées. En passant, ne répétez à personne ce que je viens de vous révéler. C’est une surprise que je lui réserve pour effacer à jamais le vilain souvenir du samedi de la matraque!
Cette fois-ci, je me prépare à porter mes plus belles bobettes fleuries afin que Sa Majesté puisse bien se rincer l’œil en contemplant les demi-lunes d’un de ses plus infidèles sujets. Et, si d’autres voulaient se joindre à moi, on pourrait former une majestueuse haie d’honneur…
Serge Longval,
Longueuil
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