(Montréal) «Si Mme Marois veut s'amuser dans la boue, elle y sera seule. Moi, je ne suis pas sur ce terrain-là.» Philippe Couillard est ulcéré par les attaques de Pauline Marois qui l'accuse de traîner les mêmes problèmes d'éthique que Jean Charest parce qu'il aurait la même équipe et les mêmes réflexes. Ces attaques de la chef péquiste ne sont pas étrangères à sa montée dans les sondages, selon M. Couillard.
«On ne sera pas naïfs. Le jour où il y a publication d'un sondage, que le débat approche. Et on se retrouve devant un foisonnement d'allégations de toutes sortes et de salissage», a lancé Philippe Couillard à Longueuil mardi.
Le matin même, un sondage CROP plaçait le Parti libéral en tête des intentions de vote avec 39 % devant le Parti québécois (36 %), la Coalition avenir Québec (13 %) et Québec solidaire (10 %). «C'est pas un hasard. Les gens savent malheureusement que ça fait partie de la vie politique», a laissé tomber M. Couillard.
Pauline Marois a saisi la balle au bond, mardi matin, en point de presse à Montréal après les révélations du Devoir. Le quotidien montréalais y révèle que Philippe Couillard et le Dr Arthur Porter, l'ex-directeur du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) ont agi dans l'illégalité en fondant une firme de consultants sans avoir l'autorisation de l'Agence de la santé de Montréal en 2010.
Mme Marois a insisté sur le fait «qu'il n'y a pas beaucoup de changement dans l'équipe» de M. Couillard par rapport à celle du prédécesseur libéral.
«J'espère que personne ne veut que nous retournions aux affaires libérales qu'on a connues sous Jean Charest. [Sam] Hamad [député du PLQ à Québec], [Pierre] Moreau [élu dans la région de Montréal], ce sont les mêmes qui sont autour de lui», Philippe Couillard.
La chef du PQ n'a pas hésité à soulever des doutes directement à propos de son adversaire libéral. «Il y a un article dans le Code d'éthique des élus qui pourrait s'appeler l'article "Philippe Couillard". Lorsqu'il a quitté le gouvernement, [où il était ministre de la Santé], il avait un emploi en poche auprès d'employeurs du secteur privé dans le domaine de la santé», un passage désormais interdit par le code adopté sous Pauline Marois.
«On constate qu'il y a des affaires dans lesquelles M. Couillard a été impliqué qui posent des problèmes en matière d'éthique», a-t-elle dit à propos du texte du Devoir dans lequel David Levine, à l'époque responsable de la défunte Agence de la Santé et des Services sociaux, soutient que le directeur général d'un centre hospitalier doit être au service exclusif de l'établissement.
«J'en ai plein le dos»
Mardi, Philippe Couillard s'est impatienté. Il n'en peut plus d'entendre parler des liens qu'il a eus avec Arthur Porter, tant dans les médias que de la part de ses adversaires politiques. «J'ai passé des mois à répondre à ça jour après jour, après jour», s'est emporté le chef du PLQ. «J'en ai plein le dos et je peux vous dire que je ne tolérerai plus toute tentative de me lier à ce qui est reproché au Dr Porter et dont il aura à répondre dans les tribunaux. J'ai mon voyage d'avoir à répondre à ça», a-t-il lancé.
M. Couillard assure ne pas vouloir amorcer d'escalade d'attaques avec la chef péquiste.
«Si Mme Marois veut s'amuser dans la boue, elle y sera seule. Moi, je ne suis pas sur ce terrain-là», a-t-il lancé, en passant malgré tout à la contre-attaque.
«Ce que je remarque cependant est que moi je réponds à toutes les questions. Je ne me suis jamais défilé», a ajouté M. Couillard en laissant tomber que «Mme Marois ne répond pas sur les affaires qui la concernent» pas plus que sur «sa volonté ou non de faire un référendum».
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