Un prêt public de 100 millions $ consenti à la minière chinoise Canadian Royalties a mis le premier ministre Philippe Couillard sur la sellette mardi. Il est soupçonné par l'opposition péquiste de s'être placé en conflit d'intérêts.
«En tant qu'ancien membre du conseil d'administration de cette entreprise, n'aurait-il pas dû se retirer de toute discussion et de toute implication dans ce dossier», a lancé le député Stéphane Bergeron en chambre mardi.
Le «Journal de Québec» avait révélé la semaine dernière que Ressources Québec, une filiale d'Investissement Québec, s'apprête à verser 100 millions $ à la société minière Canadian Royalties et à sa société mère Jien Canada, qui possède la mine de nickel Nunavik Nickel, dans le Grand Nord québécois.
Or M. Couillard a siégé sur le conseil d'administration de l'entreprise dans le passé. Il a pourtant rencontré ses dirigeants lors de sa mission économique en Chine.
«Les Québécois ont également droit de savoir si, dans un dossier comme celui-là, le premier ministre a pris part ou non aux discussions. Or, il appert qu'il ne s'est pas retiré des discussions au Conseil des ministres, et plus encore, on apprend qu'il s'est même rendu à Pékin pour traiter de la question de la mine de Canadian Royalties», a lancé M. Bergeron.
Ce dernier note d'ailleurs que Canadian Royalties «est probablement la seule minière au Québec qui n'a aucun lobbyiste inscrit au registre».
«Comment a-t-elle fait alors pour faire cheminer un dossier d'une telle importance auprès du gouvernement? Est-ce parce que la compagnie s'est dit : on n'en a pas besoin, de lobbyistes, on a le premier ministre pour faire le travail ?». a laissé tomber le député de Verchères.
«Salissage»
Le gouvernement a vivement réagi au «salissage» du député Bergeron.
Le leader parlementaire Jean-Marc Fournier a demandé au président, sans succès, de «rappeler à l'ordre le collègue qui lance des accusations non seulement sans fondement, gratuites, et, oui, je vais le dire, c'est du salissage.»
Par ailleurs, le ministre de l'Économie Jacques Daoust a répliqué que la négociation a eu lieu «uniquement entre Investissement Québec et Canadian Royalties, à même ses fonds propres.»
«Le premier ministre n'a pas été impliqué, pas plus que moi, j'ai été impliqué à l'intérieur de ce dossier-là», a lancé M. Daoust.
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