Il n’y a pas de traduction française adéquate au concept de « Schadenfreude ». Il s’agit de la satisfaction que l’on éprouve parfois devant le malheur d’autrui.
Ça doit être difficile, pour l’opposition, de ne pas sourire en voyant le gouvernement Couillard se dépatouiller avec sa commission sur le racisme systémique. Face à sa créature, le neurochirurgien commence à rappeler le bon docteur Frankenstein.
Division dans son caucus
On s’en doutait déjà, mais suivant la partielle dans Louis-Hébert, on a constaté que le caucus libéral était divisé sur la question de cette commission.
Michel Matte, député de Portneuf, se montre plutôt insensible devant les personnes victimes de discrimination. En disant que les gens de son comté ne s’intéressaient pas à leur sort, il rappelait une évidence : le clientélisme électoral dont les libéraux font preuve dans ce dossier ne plaît pas à toute sa base.
Philippe Couillard a donc donné l’impression mercredi de marcher sur la peinture, comme le réclame presque tout le monde depuis plusieurs semaines.
Rappelé à l’ordre
Le premier ministre a été cavalièrement rappelé à l’ordre. Porte-parole de la Table de concertation contre le racisme systémique et ancienne militante libérale, Émilie Nicolas lui a expliqué qu’il n’était plus « le boss » dans ce dossier. Ce serait désormais à la Commission des droits de la personne, pourtant mandatée par le gouvernement, de diriger le spectacle.
Tant et si bien que Philippe Couillard a dû refaire sa profession de foi en chambre et affirmer que la consultation aurait lieu, mais qu’elle serait davantage orientée vers l’action.
Le chef libéral, arroseur arrosé, est encore une fois prisonnier d’une situation qu’il a lui-même créée. Après avoir failli couper par inadvertance le budget des groupes de soutien à l’intégration des immigrants, son manque de volonté à aider concrètement les personnes victimes d’exclusion au-delà de l’instrumentalisation électorale le rattrape.