Lorsque Grace Kelly a épousé le prince de Monaco, pour honorer ses fonctions, elle a dû tirer un trait sur sa carrière. Avec Meghan Markle, c’est le contraire. Au lieu d’être l’actrice qui prend le pli de la monarchie, c’est le prince de naissance, Harry, qui est tenté par le jet set hollywoodien.
Pauvre de nous ! Nous aurons droit à des potins royaux tous les jours tant et aussi longtemps que les Sussex resteront au Canada. Cela vous agace-t-il ? Prenez votre mal en patience.
Lors de la prochaine fête des Patriotes, qui voulaient nous débarrasser de l’institution monarchique, mais qui ont hélas perdu, on grincera des dents encore plus fort que d’habitude...
Compromis
Si nos aristocrates en retraite aux bons soins de leur amie Jessica Mulroney, épouse de Ben et bru de Bryan, ont choisi le Canada, c’est par compromis. Ne doutons pas qu’ils auraient préféré New York ou Los Angeles, mais ça aurait été trop choquant pour l’opinion britannique, qui les désapprouve déjà à plus de 80 %.
Au Canada américanisé, au moins, le duc et la duchesse restent dans le Commonwealth. Il y en a parmi nos émotifs qui verraient d’un bon œil un Harry gouverneur général. À ce sujet, si le Canada de Trudeau père de 1982 voulait « canadianiser » sa constitution pour aplatir le Québec, l’heure serait on ne peut plus propice pour nous débarrasser de ce poste colonial aussi anachronique que coûteux.
Carriérisme
Meghan est carriériste. L’époque est carriériste. Le carriérisme est la norme. C’est la valeur suprême. Voilà qui est incompatible avec l’abnégation exigée par le poste de monarque, comme Elizabeth II en donne l’exemple, en s’effaçant dans son rôle.
Quant à Harry, on comprend un jeune homme né prince et prisonnier de cette fonction anormale dans la modernité de rêver à s’émanciper. J’ai l’impression que ce feuilleton est loin d’être terminé. Est-ce que Netflix devra improviser un quatrième volet à sa série The Crown ?