Le procès pour corruption de l’ancien PDG de SNC-Lavalin Pierre Duhaime se tiendra en février et devrait monopoliser un juge pendant plus de trois mois.
« En excluant la preuve de la défense et les plaidoiries, on compte neuf semaines », a expliqué la procureure Nathalie Kleber jeudi, au palais de justice de Montréal.
Duhaime, 65 ans, est le dernier accusé dans le scandale de corruption du Centre universitaire de santé McGill (CUSM). Il est accusé d’avoir participé au versement d’un pot-de-vin de 22,5 millions $ à des responsables du CUSM afin de s’assurer que la firme de génie-conseil obtienne le contrat de 1,4 milliard $ pour la construction du mégahôpital.
Lors des audiences de la commission Charbonneau, le scandale avait été décrit comme le pire cas de corruption de l’histoire du Canada.
Plus tôt cette semaine, l’ancien directeur général adjoint du CUSM, Yanaï Elbaz, a plaidé coupable de corruption, ce qui pourrait lui valoir 39 mois d’incarcération ainsi qu’un remboursement d’une partie des sommes illégalement acquises.
« Afin de favoriser l’octroi du contrat au consortium [mené par SNC-Lavalin], il a pris part à des jeux d’influence et à des tractations [...], il a accepté et reçu en échange un montant de 10 M$ », avait expliqué la Couronne dans le dossier d’Elbaz, au début de la semaine.
Dans plusieurs pays
L’argent avait été dissimulé à travers des sociétés-coquilles et des prête-noms dans différents pays.
Avant lui, au début de l’été, l’ancien vice-président de SNC-Lavalin Riadh Ben Aïssa avait fait de même, écopant de 51 mois d’incarcération.
D’autres accusés, tels que l’ancien vice-président de l’entreprise Stéphane Roy ainsi que Yohann Elbaz, le frère de Yanaï Elbaz, ont été acquittés.
L’ancien directeur général du CUSM Arthur Porter est quant à lui décédé au Panama avant d’être rapatrié au pays pour subir un procès. Sa femme Pamela Porter a été condamnée à deux ans à l’ombre.
Il ne reste ainsi plus qu’un seul accusé, qui était de retour en cour jeudi afin de préparer les audiences. Il fait face à 16 accusations, dont de complot, de fraude et d’abus de confiance.
Mais plutôt que de suivre les pas de ses coaccusés, Duhaime se battra pour défendre son innocence. Il reviendra à la cour dans deux semaines afin de finaliser la préparation du procès.