Contre la loi 21, l’ONF s’allie à des intégristes

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Le multiculturalisme, la doctrine d’État du Canada, se fonde sur la négation de notre statut de nation


Les fédéraux ne reculent devant rien pour s’attaquer à la loi 21. C’est ce qui se passe actuellement avec l’Office national du film du Canada.


L’organisme met en ligne des cours destinés aux écoles. Dans l’un d’eux, des élèves de 11 ans regardent une vidéo et lisent un texte. Le titre donne le ton: «Déconstruire l’islamophobie fondée sur le genre.» Traduisons. Critiquer le port du voile pour les femmes constitue une phobie, une maladie mentale.


Pour enfoncer ce mensonge dans la tête de nos enfants, l’ONF se garde d’expliquer que l’usage de ce vêtement s’est répandu à partir de la révolution iranienne de 1979 et la montée du salafisme en Arabie saoudite, deux idéologies anti-occidentales qui combattent l’égalité entre les hommes et les femmes. Le voile, nullement prescrit par le Coran, a été instrumentalisé à des fins politiques.


Dans ce débat, la vérité est que les Québécois se fichent de la religion. Ils n’ont aucun problème avec des musulmans qui pratiquent leur foi sur le mode d’une démarche spirituelle et personnelle. Par contre, quand des personnes exigent que leur religion dicte l’organisation de la vie commune en société, par exemple au travail ou à l’école, la grande majorité s’y oppose.


Tous ces éléments sont absents des explications de l’ONF, qui fait ici de la propagande. Dans une activité liée au cours, les enfants sont invités à faire une vidéo qui aurait pour sujet ceci: un gouvernement ayant adopté une loi qui touche démesurément les musulmanes.


Cette partie du matériel scolaire a été retirée lundi dernier. Au téléphone, une porte-parole m’a expliqué qu’il y a eu un malentendu et qu’on ne visait pas la loi 21. Pardon??? Cette législation était clairement visée. L’ONF a reculé quand il a réalisé qu’une tempête allait se lever.


Cette intention d’attaquer la laïcité québécoise est encore plus claire quand on regarde les partenaires de l’ONF dans ce projet. Il y a d’abord Ranem Azzam, une enseignante détentrice d’un doctorat en «éducation et justice sociale». Déjà, quand elle était étudiante dans les années 90, cette militante provoile expliquait ainsi au Toronto Star sa vision de l’islam au Canada: «La plupart d’entre nous réalisent que nous ne sommes pas comme la jeunesse occidentale. Nous savons que nous sommes différents et ça nous renforce dans notre foi.» Elle critiquait du même souffle les musulmans qui s’assimilent en adoptant les valeurs canadiennes.


Son mémoire de maîtrise porte sur la façon dont les écoles «participent à la construction et au maintien d’une hiérarchie raciale». Dans son doctorat, elle s’est penchée sur la façon dont le multiculturalisme facilite l’inclusion des étudiants racisés.


Mme Azzam fait partie de l’Association des professeurs musulmans de Toronto, un autre partenaire de l’ONF. Ce groupe a récemment partagé sur Twitter des conseils pour les enseignants concernant le ramadan. Lors des repas, il faut mettre des safe space à la disposition des élèves musulmans, étant entendu que ceux-ci jeûneront. Avec les plus jeunes, les responsables scolaires doivent appeler les parents pour voir si leurs enfants doivent aussi être privés d’eau et de nourriture. On recommande également que des accommodements religieux soient mis en place pour les cours d’éducation physique et pour les examens. Afin d’être respectueux, il est conseillé aux enseignants de ne pas faire de commentaire du genre: «Wow, ça doit être difficile!» Il faut plutôt encourager les jeunes en disant ceci: «Je suis sûr que tu es excité de faire le ramadan!»


Voilà donc le genre d’intégristes avec qui l’ONF s’associe. Mais est-ce vraiment surprenant quand on sait que, l’automne dernier, l’organisme a embauché la militante woke Rachel Decoste comme directrice de la diversité? On venait alors d’apprendre qu’une commission scolaire ontarienne avait organisé un autodafé de livres jugés racistes. Non seulement Mme Decoste avait salué cette décision, mais elle avait en plus invité d’autres organisations à faire de même.


Jadis, l’ONF jouait un rôle noble et rassembleur, celui de mettre en valeur notre culture. Aujourd’hui, cet organisme est devenu un organe d’endoctrinement de la jeunesse au service du multiculturalisme canadien.










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Frédéric Bastien167 articles

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Titulaire d'un doctorat en relations internationales de l'Institut universitaire des hautes études internationales de Genève, Frédéric Bastien se spécialise dans l'histoire et la politique internationale. Chargé de cours au département d'histoire de l'Université du Québec à Montréal, il est l'auteur de Relations particulières, la France face au Québec après de Gaulle et collabore avec plusieurs médias tels que l'Agence France Presse, L'actualité, Le Devoir et La Presse à titre de journaliste. Depuis 2004, il poursuit aussi des recherches sur le développement des relations internationales de la Ville de Montréal en plus d'être chercheur affilié à la Chaire Hector-Fabre en histoire du Québec.





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