Le Devoir du 13 mars publie une dépêche de la Presse canadienne, « Le Congrès juif s'inquiète de la croisade pour la laïcité du Parti québécois », qui me semble réactiver de fâcheux malendendus politiques que l’on croyait « choses du passé » !

Le changement de nom de la section locale du Canadian Jewish Congress (CJC) – qui s’appelle maintenant « Congrès juif québécois », ne change rien aux orientations politiques de notables communautaristes qui se sont employés depuis des décennies, au nom de la « communauté juive », à faire obstacle au légitime mouvement d’émancipation de la nation québécoise.

On affirme que le « Congrès juif québécois » regrouperait « 96 000 membres ». Cela me paraît parfaitement erroné. Il s’agit plutôt de la prétention de cette section du CJC à parler au nom de tout un ensemble de citoyens qui sont à divers degrés associés dans leur origine familiale à l’identité juive.

La Presse canadienne rapporte les propos de Monsieur Adam Atlas, président de la section québécoise du CJC : « Personne n'a le monopole de l'identité québécoise. ». On se doit d’ajouter immédiatement que le « Congrès juif québécois » n’a pas non plus « le monopole » de l’identité juive. Monsieur Adam Atlas, ne peut non plus prétendre que les orientations politiques qu’il met de l’avant seraient celles de tous les citoyens attachés à l’identité juive sépharade en particulier.

D’ailleurs, Monsieur Adam Atlas représenterait mieux le fait francophone sépharade si son entreprise s’affichait en français sur internet (http://www.adamatlas.com/) !

Monsieur Adam Atlas semble ignorer le fait que la modernité est une tendance sociétale universelle et qu’elle n’a aucunement pour vocation de persécuter les croyants de quelque confession que ce soit. Il n’y a aucun antisémitisme dans le mouvement historique et sociétal qui vise à réaliser ou compléter la neutralité de la sphère publique.

Selon moi, la rhétorique de Monsieur Adam Atlas est inappropriée, et elle ne rend pas justice à tous les citoyens d’identité ou de confession juive qui ont contribué au développement historique de la modernité au Québec. Le discours de Monsieur Adam Atlas, tel que rapporté par la Presse canadienne, est pour le moins maladroit, lorsqu’il prétend que le Parti québécois et ses membres seraient « intolérants ». Il y a des manières plus efficaces et élégantes de défendre le « fédéralisme » canadien !

Yves Claudé - sociologue

Montréal, le 13 mars 2010

ycsocio[@]yahoo.ca

PS : J’ai un petit service à demander à Monsieur Adam Atlas ». Voudriez-vous, s’il vous plaît, demander aux différents groupuscules communautaristes/sionistes qui persistent à m’associer à l’« antisémitisme » sur leurs sites internet, de bien vouloir mettre fin à ces désignations infondées et diffamatoires.