Confusion autour du projet Énergie Est

Reconnecter la jeunesse au sein du PQ

Tribune libre

Lors d'un échange avec la presse parlementaire, à la suite d'une cérémonie de remise de l'Ordre national du Québec le 16 juin, Pierre Karl Péladeau a mis en garde contre les simplifications dans le dossier Énergie Est de Transcanada, et il a invité les journalistes à s'adresser à un autre membre de son caucus, en l’occurrence Bernard Drainville, porte-parole du PQ en matière d’énergie, tout en plaidant en ces termes :

"On ne peut pas dire ça, comme ça, de façon aussi simpliste. Je vous invite à discuter avec Bernard Drainville, qui est notre porte-parole en matière d'énergie, et nous allons déterminer, je ne dirais pas de manière définitive parce qu'il n'y a jamais rien de définitif dans la vie." Une attitude prudente peut-être, mais tout aussi confuse quant aux réelles intentions de PKP sur le sujet.

Et, pour se sortir de cet imbroglio, le chef péquiste s'est contenté de répéter que son opinion dans ce dossier n'est pas importante puisque le Québec n'a pas voix au chapitre étant donné que le projet relève de la juridiction fédérale. "Cette décision n'appartient pas aux Québécois, elle appartient au gouvernement fédéral, à des fonctionnaires de l'Office national de l'énergie, c'est ça la situation. Je vous ai déjà dit que ma position importe peu, c'est au Québécois de prendre cette décision. Or, il se trouve que dans l'environnement constitutionnel actuel, les Québécois n'ont pas voix au chapitre."

Dès le lendemain, le PQ s’est empressé de rectifier le tir par voie de communiqué et lors d’une entrevue de Bernard Drainville à 24/60 au cours de laquelle le député de Marie-Victorin a défendu son chef. « Il n’a jamais dit qu’il était pour. [...] Il a fait sa réflexion et il arrive à la conclusion que le projet n’est pas bon pour le Québec ».

Dans toute cette histoire, il faut retenir que le nouveau chef du PQ devrait, à mon avis, prendre acte de l’opinion des responsables du dossier de l’énergie au sein du PQ avant de s’exprimer devant la presse à ce sujet. La confusion, ou même une apparence de confusion en politique est rapidement récupérée par l’opposition qui ne se gêne pas pour en faire ses choux gras !

Reconnecter la jeunesse au sein du PQ

La présence du chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, à la réunion annuelle des membres du Comité national des jeunes du Parti québécois (CNJPQ) à Waterville en Estrie, le 20 juin, a été surtout marquée par un échange direct avec les jeunes. Une occasion pour le nouveau chef de réitérer l’importance qu’il accorde au fait que les députés du PQ devraient être plus présents sur le terrain pour parler de l'article un du parti, l'indépendance.

Mais aussi et surtout une intention de reconnecter la jeunesse au sein du PQ, une jeunesse qui s’est détachée en masse du parti au cours des dernières décennies qui ont vu les leaders péquistes tergiverser sur l’option indépendantiste du PQ, voire même la placer carrément sur les tablettes.

Toutefois, à côté de ce dossier prioritaire, PKP devra aussi aborder les sujets qui préoccupent les jeunes, à savoir, l’environnement, l’économie et l’éducation, des sujets phares chez les jeunes. Et, à cet effet, le chemin risque de rencontrer des embûches, principalement l’environnement sur lequel la position du chef ne semble pas tout à fait claire, sa volte-face sur le projet d’oléoduc Énergie Est en étant un exemple révélateur.

À n’en pas douter, PKP est un personnage charismatique qui attire l’attention des Québécois et des médias québécois. Néanmoins, arrivera-t-il à susciter le même attrait chez les jeunes péquistes? À mon avis, il est encore un peu tôt pour répondre à cette interrogation. Tout dépendra de la solidité des liens qu’il réussira à créer avec les jeunes…Une histoire à suivre avec attention!

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Henri Marineau2089 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    22 juin 2015

    " Néanmoins, arrivera-t-il à susciter le même attrait chez les jeunes péquistes ? "
    Réponse: Le départ de Léo Bureau Blouin (LBB)
    " La confusion, ou même une apparence de confusion en politique est rapidement récupérée par l’opposition"
    Déjà, Michel David récupère: La question du pétrole peut diviser les indépendantistes encore davantage que la laïcité.