Confidences préréférendaires de Lisette Lapointe

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L'élection référendaire






Vingt ans après le référendum, la veuve de Jacques Parizeau, Lisette Lapointe, livre les secrets sur les peurs et les tensions vécues par le couple dans les heures qui ont précédé le jour J, et lance un appel à l’unité des forces souverainistes.














Lisette Lapointe




photo d’archives


Lisette Lapointe





«Je n’ai jamais eu aussi peur ni ne me suis jamais sentie aussi mal qu’en ce 30 octobre 1995!, écrit Mme Lapointe dans une lettre de quatre pages remise au Journal. «J’aurais voulu ne pas être là, l’avoir convaincu que c’était trop casse-cou... mais non, au contraire, malgré les doutes soulevés par certains, je l’ai encouragé.»




La sécurité du couple Parizeau-Lapointe avait été renforcée. Dans les derniers jours de la campagne référendaire, interdiction leur fut faite de se rendre à leur résidence sise à Outremont, qu’ils avaient délaissée pour habiter le 1280 de la rue des Braves, à Québec. «Ce serait trop risqué, avaient tranché Jacques Prieur et Victor Landry, ses fidèles gardes du corps.»




Grande tension




La nuit du 29 au 30 octobre, Jacques Parizeau a réfléchi et écrit. Au petit déjeuner, Lisette Lapointe constate que son mari porte un lourd poids sur les épaules. «Je me suis glissée derrière lui et j’ai passé mes bras autour de son cou... Il a attrapé ma main et l’a retenue sur son cœur. Je t’aime madame!»




La journée du référendum s’annonçait chargée. La séance de massage à l’hôtel n’a pas procuré au couple la détente attendue, poursuit Mme Lapointe. Même si son mari lui avait déjà signifié qu’il partirait en cas de victoire du NON, elle raconte avoir été stupéfaite de l’entendre dire: «Si je perds, je pars», dans une entrevue sous embargo qu’il avait accordée au journaliste Stéphane Bureau.




«J’avais toujours cru que si le NON l’emportait avec un résultat serré, nous pourrions le convaincre de ne pas quitter.»




Si Jacques Parizeau avait pu deviner ce qui adviendrait du Parti québécois après son départ, il n’aurait pas démissionné, soutient sa veuve. Peu avant sa mort, M. Parizeau a comparé le PQ à un «champ de ruines».




Unité des forces




Bien qu’elle ait elle-même quitté le PQ dans le passé, Lisette Lapointe appelle maintenant à un regroupement des forces souverainistes. La stratégie référendaire devrait être remplacée par celle de l’élection référendaire, propose-t-elle. «Avec une majorité de députés élus sous la bannière souverainiste et plus de 50 % des voix, le gouvernement pourrait légitimement amorcer le processus d’indépendance.»




 



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