Comment on a abandonné les surdoués

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L'égalitarisme mène au nivellement par le bas

Le dossier sur les enfants doués que nous avons publié ce week-end était passionnant.


Selon le journaliste Benoît Philie, beaucoup de gens surdoués refusent de parler de leur situation, de peur de passer pour des vantards qui « pètent plus haut que le trou ».


« Monsieur est surdoué ? Non, mais pour qui il se prend ? Il pense qu’il est meilleur que tout le monde ? »


TOUT LE MONDE ÉGAL !


Comme m’a dit le spécialiste en adaptation scolaire Égide Royer à CHOI RadioX hier, quand tu es doué physiquement, tout le monde veut t’aider.


« Wow, c’est un super patineur, un athlète, vite, il faut lui permettre d’aller au bout de ses capacités ! On l’inscrit tout de suite dans une équipe d’élite ! »


Mais si tu es doué intellectuellement, on est moins rapide sur le piton pour te venir en aide.


Comme si on ne voulait pas que tu aies la grosse tête...


Dire qu’un individu est plus fort qu’un autre ou plus agile physiquement, c’est correct. Mais plus intelligent ? Plus vite intellectuellement ?


Woah, une minute, là ! La hiérarchie dans le sport, parfait. Mais pas dans le domaine de l’intelligence !


En ce qui concerne le quotient intellectuel, les facultés cognitives ou les capacités mentales, tout le monde est égal. Il n’y a pas d’élite, de podium ou de classement. Nous sommes tous au même niveau.


C’est faux, bien sûr.


Mais c’est comme ça : dire que certaines personnes sont plus intelligentes que d’autres est mal vu.


C’est perçu comme de l’eugénisme, une pratique fasciste visant à améliorer le patrimoine génétique de l’espèce humaine...


LA GUERRE DES CLASSES


Selon monsieur Royer, ça fait des années qu’on sait qu’on ne pousse pas suffisamment les enfants surdoués, et ça fait des années qu’on sait quoi faire pour remédier à la situation, mais on n’a pas levé le petit doigt.


Pourquoi ?


Parce que les syndicats de profs ont longtemps considéré qu’aider les surdoués, c’était comme aider les riches.Il fallait aider les derniers de classe, pas les premiers. Les premiers étaient perçus comme des privilégiés.


En d’autres termes, les surdoués ont été sacrifiés sur l’autel de l’idéologie.


Au lieu de voir la douance comme une condition neurophysiologique comme le TDAH, par exemple, les profs préféraient appliquer la bonne vieille grille de la lutte des classes.


Cancres = pauvres. Doués = riches.


Si tu étais doué, si tu étais vite intellectuellement, c’est parce que tes parents étaient fortunés et que tu avais eu la chance de grandir dans un foyer où il y avait des livres...


Là encore, c’est complètement faux, mais c’est comme ça que nos syndicaleux percevaient la chose.


VERS LE BAS


Voici un extrait d’un vieux communiqué de la CSQ, le syndicat des enseignants : « Nous rejetons unanimement et fermement le concept de douance. Les dirigeants syndicaux dénoncent d’une seule voix la proposition du Conseil supérieur de l’éducation d’offrir des services adaptés aux élèves reconnus comme étant doués. Nous rejetons fermement un tel concept de douance qui frise l’eugénisme. »


C’est fort, hein ?


À go, on tire tout le monde vers le bas...