Norman Delisle - Jean Charest a été un des plus mauvais dirigeants politiques de l'histoire du Québec, estime son prédécesseur au poste de premier ministre, Bernard Landry.
«C'est le plus mauvais premier ministre que j'aie connu de ma vie ou à travers les livres d'histoire», a déclaré M. Landry mercredi soir, alors qu'il prenait la parole lors d'un cocktail bénéfice tenu dans la circonscription de Louis-Hébert. M. Landry était venu appuyer le candidat péquiste local, Me André Joli-Coeur, un ami de longue date.
«C'est sa façon de gérer le Québec qui fait en sorte qu'il ne doit pas être réélu lundi prochain», a dit M. Landry.
Il a identifié «une série d'impostures» commises par M. Charest: ce dernier avait promis en 2003 des baisses d'impôt d'un milliard de dollars par année, qui ne se sont jamais réalisées; il a prétendu que la santé était sa priorité, alors que la situation ne s'est pas améliorée; il a discrédité les institutions québécoises comme la Caisse de dépôt et de placement.
Son slogan de la dernière campagne, «Nous sommes prêts», est devenu une risée à travers tout le Québec, a dit M. Landry.
De plus, la doctrine de «libéralisme débridée» de Jean Charest a coûté des milliers de pertes d'emplois au Québec, selon M. Landry.
Bien sûr, le taux de chômage, que le Parti québécois avait réduit de 14 pour cent à 8 pour cent entre 1994 et 2003, s'est stabilisé autour de huit pour cent, a reconnu M. Landry. Mais c'est uniquement parce que des milliers de baby-boomers ont pris leur retraite, laissant les emplois disponibles aux plus jeunes.
«Le gouvernement Charest a été le plus inefficace et le plus inepte depuis 30 ans. Il ne mérite pas d'être réélu», croit l'ancien premier ministre.
M. Charest a aussi été accusé d'avoir mené une «très mauvaise campagne électorale», notamment pour avoir mis en doute l'indivisibilité du territoire québécois et pour avoir tenté de faire croire que son gouvernement avait réglé le déséquilibre fiscal.
La seule façon de régler ce problème aurait été d'obtenir des points d'impôt en provenance d'Ottawa et de récupérer la taxe sur les produits et les services (TPS), a dit M. Landry.
L'ex-premier ministre péquiste a rendu par contre un vibrant hommage à son successeur à la tête du PQ, André Boisclair.
M. Boisclair a mené une très belle campagne électorale, avec beaucoup de dignité et en faisant la promotion de ses idées. «Il sera le futur premier ministre. Il est digne et est capable. Il nous le faut à la tête du Québec», a dit M. Landry.
Enfin, M. Landry s'est excusé auprès de Me André Joli-Coeur du fait que le gouvernement péquiste l'avait un peu boudé, en 1997, lorsque Me Joli-Coeur avait défendu le Québec devant la Cour suprême qui était saisie d'une requête du gouvernement fédéral sur les modalités d'accession à l'indépendance.
«André, tu avais fait le bon choix. Si le jugement de la Cour suprême n'a pas été catastrophique pour le Québec, c'est grâce à toi», a conclu M. Landry.
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