Changements climatiques: la science dogmatique

Tribune libre

Que fait-on de la pollution?
Je n'ai pas de voiture, j'emprunte les transports en commun, je me déplace à vélo, je recycle les déchets compostables, je paie pour de l'énergie verte (éolienne, biomasse) et je mange très peu de viande. Je suis agnostique, donc je n'appartiens à aucune secte ou religion.
Climategate: vrai ou faux? Qu'il y ait ou non consensus sur la question des changements climatiques, je ne vois aucune raison pour changer mes habitudes de vie. Si, par exemple, on apprenait que finalement l'humain n'avaut pas d'impact sur les changements climatiques, mon système de valeurs ne s'écroulerait pas pour autant.
Premièrement, mon mode de vie n'a jamais été basé dans une optique d'avoir un impact personnel sur la température de la terre, mais seulement au niveau de la pollution, simplement. C'est le temps des fêtes qui arrive à grands pas, et je n'ai pas l'intention de consommer davantage. Pourtant, la plupart des gens vont consommer beaucoup plus qu'à l'habitude, mais pour ne pas se sentir coupables, ils vont donner quelques dollars ou boîtes de conserve à la Guignolée. Ne serait-ce pas fantastique de pouvoir payer une taxe du carbone afin d'enrayer nos sentiments de culpabilité face à la pollution, notre surconsommation?
Voilà quelques années, je m'étais intéressé à l'origine de la pollution, du mot. Selon Le petit Robert, la pollution est « une dégradation d’un milieu par l’introduction d’un polluant. » Cette définition est encore relativement nouvelle puisque c’est seulement en 1960 que le mot « pollution » se fît accoler cette notion. Dans un même ordre d’idées, un « polluant » est un « agent (physique, chimique ou biologique) provoquant une dégradation dans un milieu donné » (Le Petit Robert, 2005).
C’était en 1972, voilà plus de trois décennies, qu’un livre ayant pour titre Changer ou disparaître était publié en français. Il s’agissait de la traduction de la version de l’édition originale britannique Blueprint for Survival. Avec la parution de ce livre, les auteurs rêvaient d’une conscientisation à l’échelle mondiale à propos de l’état critique de la planète. Dans la préface anglaise traduite en français il y est écrit :
L’examen objectif de l’information disponible nous a fait conclure qu’à l’heure actuelle, la situation de la Terre est critique. Sauf renversement de la tendance en cours, l’effondrement de notre société, et la rupture définitive des systèmes qui permettent le développement de la vie sur notre planète, sont inévitables; nous y assisterons peut-être d’ici à la fin du siècle – nos enfants, certainement. (Goldsmith, Edward (c1972). Changer ou disparaître, Paris, Fayard, 158 pages)
Nous devrions peut-être considérer l'idée de retourner aux sources du problème, soit la pollution dans sa plus simple expression. Personnellement, je préfère utiliser des énergies renouvelables afin de ne pas brûler des combustibles fossiles. Par exemple, le pétrole est pour moi ce qu'ont été les épices, la soie ou la fourrure dans les siècles passés, c'est-à-dire une matière pour laquelle on envahit d'autres nations avec l'artillerie militaire pour s'emparer de ressources naturelles contre le gré et l'intérêt commun des populations. Toute l'économie mondiale est liée au pétrole. Voilà pourquoi je désire brûler le moins de pétrole possible:
The oil industry, vitually a world government, presides over an economy organized toward the destruction of life. It’s power must be broken, not merely circumvented. The avenues of oil must reached at their point of production, not merely in our own individual use. Source: Love, Glen A (c1970). Ecological crisis: readings for survival, N.Y., Harcourt Brace Jovanovich, 342 p.
Cette citation provient d'un livre sur l'écologie publié en 1970. On disait que l'industrie du pétrole était virtuellement un gouvernement mondial. Nous en sommes encore au même point. Le pétrole, ça pollue et c'est le nerf de nos guerres modernes, qu'il y ait ou pas consensus sur les changements climatiques. Pour le pétrole, on détruit des centaines de kilomètres carrés de terres, de forêts, de montagnes et de vallées en Alberta pour extraire le bitume. Tout ça est sans compter les millions de litres d'eau utilisés pour l'extraire. Et si une taxe globale sur le carbone faisait l'affaire des grandes pétrolières et des guerriers du pétrole parce que ça leur donnerait la possibilité de ne rien changer en échange de payer une taxe, vous savez, pour avoir la conscience tranquille?
Pour ma part, je pense que nous nous sommes égarés du plus important, soit de la pollution. La principale raison pour cette pollution est la surconsommation qui a été encouragée par le pétrole, une source d'énergie qui depuis plusieurs décennies a été plus que abordable. Ainsi, soyez assurés, les grands financiers liés à l'industrie du pétrole sont bien contents de cet égarement, car si un accord sur une taxe du carbone est signé à Copenhague, ce seront eux les grands gagnants pendant que ce sera vous qui paierez cette nouvelle taxe, cela en plus de perdre encore un peu plus de souveraineté.
Et si la question des changements climatiques n'était qu'un leurre?
Oublions un instant toute cette histoire de changements climatiques. Nous savons tous que les sources d'énergies sont essentielles pour faire rouler les économies, produire, mais avant-tout primordiales pour se chauffer, s'éclairer, se déplacer, pour cuisiner, etc. Il n'y aura pas de pétrole ou autres énergies fossiles à brûler pour encore bien des années. Et ce pétrole, il provient majoritairement du Moyen-Orient. N'est-il pas préférable de produire de l'énergie dans son propre pays en premier lieu, et par la suite combler le manque par le pétrole, jusqu'à ce que chaque pays s'auto-suffise? Ainsi, il serait possible de s'enrichir localement tout en créant de nouveaux emplois. Idéalement, pourquoi ne pas développer toutes les énergies renouvelables avec l'aide de nos de taxes et grâce à un interventionnisme étatique calculé et intelligent? Nous n'avons pas besoin de la «peur» des changements climatiques pour prendre cette avenue, il me semble. Il existe des raisons autres que les ours polaires à la dérive pour nous pousser à agir, non?
Le but de la conférence sur les changements climatiques à Copenhague, la suite en quelque sorte de l'Accord de Kyoto, est de trouver une façon de taxer les pays à travers le monde, d'ériger une sorte de police fiscale internationale du carbone. Personne ne sait trop où ira l'argent et ce qu'on en fera. Pratiquement aucun pays n'a réussi à atteindre les objectifs de réduction de gaz à effets de serre fixés suite à l'Accord de Kyoto. Par conséquent, même avec une taxe globale sur le carbone, je ne vois pas en quoi ça va aider à faire avancer la cause des pays autre que de perdre un peu plus de leur souveraineté et de donner bonne conscience à la population.
La Suède a réussi à respecter l'Accord de Kyoto, et même à dépasser largement ses objectifs. Je vous conseille fortement de consulter ce site Internet qui présente la plupart des énergies vertes développées et/ou produites en Suède. Bien sûr, avec un certain interventionnisme d'état en Suède, on a réussi à changer les habitudes de transport ou encore on a aidé les gens à s'acheter des voitures propres ou à produire de l'énergie provenant de la biomasse, pour ne nommer que quelques exemples. Il est vrai, le gouvernement à dû injecter des fonds dans certains programmes incitatifs temporaires, mais il s'agit bien plus d'un investissement que d'une dépense. Pour consulter quelques façons de faire en Suède, je vous invite à consulter mon site Internet dans ma petite section sur le développement durable ici.
Ceci dit, posons-nous cette question: si on instaure une taxe globale du carbone, est-ce que la Suède aura encore les moyens d'investir dans les énergies propres? Est-ce que la Suède pourra toujours investir dans ce domaine après avoir payé la fameuse taxe obscure? Qu'en sera-t-il pour tous les autres pays à travers le monde, riches ou en voie de développement, qui n'ont même pas réussi à atteindre les objectifs de Kyoto? En quoi la taxe va-t-elle leur permettre d'innover et de suivre l'exemple de la Suède? Pourquoi transférer la souveraineté des pays vers un centre de perception fiscal mondial?
Consensus ou pas
Je ne pense pas qu'il y ait consensus concernant les raisons des changements climatiques. Ce qui est inquiétant présentement, c'est que l'on tente de faire taire les scientifiques qui sont en désaccord avec ce supposé consensus. Encore plus inquiétant, c'est ce genre d'article complètement démagogue qui accuse les autres de démagogie dans les médias où on peut lire:
Car il ne s'agit pas tant d'un conflit sur les changements climatiques que d'un choc des cultures. Il révèle, chez une partie de la population, un anti-intectuallisme profond, un mépris envers l'éducation et un déni de la science, de même qu'une crédulité nourrie dans les médias par des démagogues dont le cynisme est presque obscène. Cette haine populaire presque viscérale, et une certaine peur aussi, ont de plus trouvé un formidable amplificateur, incontrôlé et incontrôlable : Internet. C'est l'ultime refuge des adeptes paranoïaques des théories du complot. Source
Ce journaliste parle de «déni de la science» pour les personnes, comme moi, qui prennent la peine de lire et d'écouter les scientifiques qui sont en désaccord avec le supposé consensus. Le texte de ce journaliste est papal au sens où on veut nous faire croire que c'est péché de douter du consensus. Le climategate, pour des centaines de scientifiques réputés à travers le monde, n'est que la pointe de l'iceberg. Ces scientifiques ne sont pas des «anti-intellectuels» ou des «paranoïaques des théories du complot». Dans ce seul document envoyé au Président Obama à la fin de 2008, plus d'une centaine de scientifiques remettent en question les données sur les changements climatiques de l'ONU, donc par ricochet celles du centre de recherche sur le climat (CRU) de l'Université East Anglia en Angleterre, lequel est maintenant lié au fameux climategate. Bref, pour plusieurs, ce climategate en n'est pas un. Le tapis n'a fait qu'être soulevé.
Il suffit de lire ce qu'on a dire ces scientifiques pour rationnellement se rendre à l'évidence qu'il n'y a pas de consensus sur les changements climatiques. Je vous conseille de regarder cette présentation de Robert M. Carter, l'un des signataires du document envoyé à Obama. De plus, si le climategate s'est rendu dans les médias de masse, ce n'est pas parce qu'il s'agit d'une conspiration, mais plutôt parce qu'on a bel et bien manipulé des données scientifiques. Rex Murphy, qu'on l'aime ou pas, a déclaré sur CBC:
Some of the principal scientists behave as if the own the very question of global warming when they seek to bar opposing research from peer reviewed journals to embargo journals they can't control, when they urge each other to delete damaging e-mails before freedom of information takes hold, when they talk of 'hiding the decline', when they actually speak of destroying the primary data, when now we do learn that the primary data has been lost or destroyed. They've lost the raw data on which all the models, all the computer generated forecasts, graphs and projections are based. We wouldn't accept that at a grade 9 science fair. Source
Il résume très bien la situation en disant que les scientifiques derrière le climategate agissent comme s'ils détenaient la vérité absolue sur les changements climatiques et qu'aucun autre scientifique n'a le droit de remettre en question leur façon de faire et leurs données. La science devient dogmatique. Malheureusement, il est vrai que la conférence sur les changements climatiques à Copenhague ressemble de plus en plus à la grande marche vers la Mecque. Pour ma part, rien ne va changer dans ma vie de tous les jours.
Prendre mon vélo et douter, c'est ce qui me tient en santé. Il y a une chose que je ne veux pas voir se réaliser: une taxe globale sur le carbone qui empêcherait la Suède de continuer à développer de nouvelles énergies et de garder tous ses moyens pour réduire la pollution de toute sorte. En bout de ligne, les personnes qui sont en désaccord concernant les changements climatiques et le rôle de l'humain pour ces changements ne veulent pas retourner en arrière. Retourner en arrière, pour moi, ce serait de transformer la science en religion. Payer une taxe globale sans réfléchir sur la situation dans le simple but d'avoir la conscience tranquille revient à payer l'offrande dominicale pour effacer ses péchés.


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    12 décembre 2009

    Que je sois d'accord ou pas avec vous en tout point n'est pas la question.
    J'aime vous lire et nous partageons quelques valeurs.
    Le vélo est aussi mon principal moyen de déplacement. Pour chaque coup de pédale, je me dis que c'est un gaspillage de ressources que j'évite, et donc, un frein à d'éventuels conflits sur les ressources.
    Le réchauffement climatique antropique a sa propre solution : la fin de l'Âge du Pétrole. Doubeï vit la crise de l'après-pétrole : Trop habituée aux flots de liquidités, elle ne sait plus faire des économies, ou même reconnaître les vraies valeurs. Sans doute que le petit émirat perdra sa souveraineté. Au profit d'Abou Dhabi ou de l'Arabie Séoudite ?
    Plus près de nous, l'Alberta, la Donneuses de Leçons.
    Son gouvernement brade ses ressources pétrolières. Son fameux fonds Heritage fut même décôté par des analystes parce qu'il n'avait pas amassé assez de capital pour subvenir aux fins de la province une fois que la rente pétrolière s'assècherait. Et pourra-t-on compter sur les eaux polluées pour refaire le patrimoine agriculturel de l'Alberta ?
    Savoir vivre simplement est la plus grande richesse.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 décembre 2009

    Merci à l'auteur pour ce texte très serein qui ne peut qu'interpeller toute personne de bonne volonté.