Alors que la ratification du CETA est compromise par le véto du Parlement de Wallonie, le Premier ministre français s’est lancé dans une course contre la montre pour convaincre les détracteurs du texte controversé, en Belgique comme en France.
«Il serait quand même inconcevable que l'Union européenne ne soit pas capable de s'engager» en faveur de l’accord de libre-échange avec le Canada, a martelé le Premier ministre français Manuel Valls le 13 octobre aux côtés de son homologue canadien Justin Trudeau.
Poursuivant sur un ton élogieux, Manuel Valls a assuré que la France entendait «être le partenaire européen de référence du Canada» et sa «porte d'entrée» en Europe, avec le départ du Royaume-Uni de l'Union européenne. «Nous avons en effet besoin du Canada au Moyen-Orient et en Afrique, aux Nations unies et partout où les crises menacent la stabilité et notre sécurité», a-t-il ensuite asséné.
La Belgique fait blocage, Valls à la rescousse
Un jour plus tard, le Premier ministre français a poursuivi sur la même ligne, assurant à son homologue Justin Trudeau qu’il convaincrait la région belge de Wallonie de soutenir le CETA (Comprenhensive Economic and Trade Agreement, en anglais) alors que la région belge a opposé son veto à la ratification du traité de libre-échange.
«Je suis optimiste, nous allons persuader dans le débat, convaincre nos amis wallons», a assuré Manuel Valls aux côtés de Justin Trudeau, qui estime pour sa part qu’avec «tellement de puissances européennes motivées à avancer, telles que la France et l'Allemagne, cet accord va être conclu».
La France se mobilise aussi contre le Ceta
Mais alors qu’il mène la bataille sur le terrain belge, Manuel Valls doit également faire face à une vive opposition dans son propre pays, où de nombreuses voix continuent à s’élever contre l’accord.
Nicolas Hulot, l’ancien envoyé spécial de François Hollande pour la COP21, a en effet appelé la France à ne pas signer le CETA, «incompatible» selon lui avec les objectifs de l'accord de Paris sur le climat.
Plusieurs députés de gauche ont par ailleurs appelé à une «mobilisation massive» le 15 octobre à Paris, non seulement contre l’accord avec le Canada qu’ils qualifient de néfaste pour la «protection de la santé, de l'environnement ou des services publics», mais aussi contre un autre accord de libre-échange en cours de négociation entre Bruxelles et Washington, le TTIP.
Ailleurs sur le Vieux Continent, les manifestations se succèdent, à Bruxelles, Sofia ou encore Berlin, où des dizaines d’opposants aux deux traités s’étaient déjà rassemblés le 17 septembre.
Une ratification le 27 octobre ?
Les représentants de l’Union européenne et du Canada se retrouveront à Bruxelles le 27 octobre afin de procéder à la ratification du traité de libre-échange, qui doit être approuvé à l’unanimité par les Parlements nationaux et européen.
Celle-ci est toutefois compromise en raison du véto wallon, qui empêche le parlement fédéral belge de ratifier le texte.
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