Le message de Noël de la députée solidaire Catherine Dorion sur Facebook en dit long sur son mépris pour ces Québécois « ordinaires » qui avouent leur malaise face au voile islamique ; pour les chroniqueurs qui, dit-elle, ne couvrent ce sujet que pour les clics ; et pour les politiciens qui ne s’expriment là-dessus que pour récolter des votes.
Pourtant bardée de prestigieux diplômes, elle livre sur un ton de cégépienne – ça fait peuple – un discours intellectuellement déficient, dans un français approximatif, mais assaisonné de mots chargés, comme « curés », « croisade » et « bigoterie ».
Suffit l’amalgame
Elle va même jusqu’à mettre les musulmanes voilées dans le même sac que les gens qui portent des « pins dans le nez », que les chanteuses lesbiennes « qui refusent de s’habiller en p’tite madame » (mépris !) et que les vieux qui ne vont pas assez vite aux caisses, tous réduits à des « choses trop différentes qu’on ne comprend pas ».
Elle prédit que son message va susciter des « réactions nauséabondes ».
Cette fois, elle a raison, car son message a été partagé par le nauséabond Collectif contre l’islamophobie d’Adil Charkaoui, qui rêve ouvertement « qu’ils [les Québécois] se convertissent, qu’on en finisse ».
Une discussion avec Ensaf Haidar, l’épouse de Raif Badawi, pourrait éclairer la députée Dorion sur le totalitarisme religieux dont le voile est souvent un étendard.
J’abhorre le voile – pas celles qui le portent – pour ce qu’il représente : une publicité ambulante pour l’islam politique, une frontière visible entre « elles » et « nous » ; la femme pécheresse qui doit couvrir ses awrât, les parties du corps (comme la tête ?) qui encouragent la « fornication » ; et, surtout, la domination des hommes sur les femmes, car, même quand le mari, le père ou le frère n’imposent pas la modestie aux femmes, les imams et prédicateurs s’en occupent, Coran en main, depuis 1700 ans.
Mourir pour du tissu
Vous ne ressentez pas de malaise, Madame la Députée, face à des fillettes du primaire forcées de porter le voile dans certaines écoles privées musulmanes subventionnées ?
Vous ne ressentez pas un malaise – de la rage serait plus appropriée – face à ce qu’a vécu cette adolescente de Gatineau battue pendant un an par son père parce qu’elle enlevait son hijab après avoir quitté la maison ? Cela s’appelle un « crime d’honneur », Madame Dorion. Cette fois-ci, la jeune femme a survécu, et son père est en prison, mais savez-vous qui est Aqsa Parvez ?
Aqsa Parvez, 16 ans, a été étranglée par son père et son frère parce qu’elle refusait de porter le voile. Aqsa Parvez n’habitait pas l’Afghanistan, mais Toronto.
Le voile islamique n’est pas qu’un bout de tissu. C’est aussi un outil pour contrôler les femmes et pour afficher la supériorité morale que l’islam politique croit détenir sur nos sociétés polluées par trop de liberté, d’égalité et de fraternisation entre hommes et femmes.
Quand Québec solidaire normalise le voile, ce n’est plus le parti de Françoise David, pour qui il était un symbole « d’infériorisation des femmes » et non pas l’affichage banal d’une simple différence.