Son projet « Lab-école » n’a pas fait l’unanimité et il a d’abord sous-estimé le phénomène des notes gonflées, mais l’hyperactivité du ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, est rafraîchissante après les errements de ses prédécesseurs, qui étaient obsédés par les « structures ». Qu’il s’agisse de la maternelle 4 ans, des écoles illégales ou encore de l’enseignement, il s’est occupé des « vraies affaires ». A
Martin Coiteux (Sécurité publique, Affaires municipales) est devenu l’homme fort du gouvernement. Après le« cafouillage » de l’autoroute 13, la gestion des inondations a été impeccable. Il a su trouver un compromis sur les référendums municipaux qui a permis l’adoption du projet de loi 122. A
Carlos Leitão (Finances) a dû faire volte-face sur le crédit d’impôt pour raisons d’âge. Son budget a été bien accueilli. L’instinct politique n’étant pas sa qualité première, il a décrété de façon prématurée que la SAQ ne serait pas chargée de la commercialisation de la marijuana. B
La politique en matière de relations internationales présentée par Christine St-Pierre sous le titre « Le Québec dans le monde : s’investir, agir, prospérer », qui s’appuie sur la doctrine Gérin-Lajoie, ne va ni plus ni moins loin que le permettent les limites imposées à un État fédéré, mais elle se tient. B
Pour une fois, les 113 millions additionnels qui seront investis dans la francisation traduisent une réelle volonté d’agir. La composition du comité consultatif créé par Kathleen Weil (Immigration) fait toutefois craindre à plusieurs que la future commission sur le racisme et la discrimination systémiques dégénère en procès de la société québécoise. B
David Heurtel (Environnement) a fait adopter à l’unanimité un projet de loi sur la protection des milieux humides attendu depuis longtemps. La réglementation pour protéger l’eau potable à proximité des forages pétroliers et gaziers demeure problématique, mais la modernisation de la Loi sur la qualité de l’environnement constitue un progrès. Le plan de lutte contre les GES ne convainc personne et l’objectif de 2020 semble toujours hors de portée. B
Sur le plan financier, c’était l’année de la petite enfance et de l’enseignement primaire et secondaire. À défaut de réinvestissement massif, Hélène David (Enseignement supérieur) a eu la bonne idée de privilégier les régions. Elle a promis pour l’automne une loi-cadre sur le harcèlement sexuel dans les campus et sur la rémunération des dirigeants universitaires. À suivre. B
L’an dernier, Geoffrey Kelley n’avait pas réussi à convaincre le gouvernement de créer une commission sur les relations entre les autochtones et les corps policiers. Jusqu’à présent, l’Assemblée des Premières Nations se dit satisfaite des travaux de la commission Viens. B
Le Québec a joué un rôle actif dans l’adaptation au numérique de la Convention sur la diversité culturelle. L’intervention de Luc Fortin contre une décision du CRTC menaçant les productions originales québécoises a été saluée par l’industrie. Il a cependant refusé d’agir à la suite d’une récente décision de la Cour d’appel qui a ouvert la porte à une plus grande bilinguisation de la langue de travail. B–
Sous la férule de Jean-Marc Fournier, le gouvernement a enfin accouché d’une politique constitutionnelle que même Jean-François Lisée a saluée. Selon M. Fournier, la francophonie hors Québec se porte bien, mais il s’inquiète du sort des communautés anglo-québécoises en région. Cherchez l’erreur ! Il a beau voir la politique comme une game, son refus de réitérer l’opposition de l’Assemblée nationale au coup de force constitutionnel de 1982 était franchement désolant. C
Pierre Moreau (Trésor) a été accueilli comme le Messie à son retour de maladie, mais sa rentrée n’a pas été très glorieuse. Il n’a rien perdu de sa superbe, mais il a été incapable de conclure une entente avec les juristes de l’État. Une autre loi spéciale pour imposer les conditions de travail des ingénieurs du gouvernement serait du plus mauvais effet. C
Le conflit dans la construction coûtait cher à l’économie québécoise, mais Dominique Vien (Travail) a mécontenté à la fois les syndicats et les entrepreneurs avec sa loi spéciale, sans éliminer pour autant les obstacles qui en font presque un automatisme. C
Le nouveau plan de lutte contre la pauvreté a été reporté à l’automne. On attend toujours le fruit des cogitations de François Blais (Emploi et Solidarité sociale) sur le revenu minimum garanti. C
Dominique Anglade s’est acquis la réputation de parler beaucoup, mais d’agir peu. Son apparente indifférence au départ de sièges sociaux ne cesse d’étonner, le plus récent exemple étant celui de Tembec. L’entendre défendre la hausse de rémunération des dirigeants de Bombardier était un peu gênant. C
Les ingénieurs chargés d’élaborer la réglementation sur l’exploitation pétrolière et gazière étaient si inexpérimentés qu’on a dû leur adjoindre des spécialistes albertains. Pierre Arcand (Énergie et Ressources) n’a pas vu de problème à ce qu’Hydro-Québec facture 1,4 milliard en trop à ses abonnés entre 2008 et 2015. C–
L’industrie touristique va bien. Cela laisse à la ministre responsable, Julie Boulet, députée de Laviolette, le loisir de se quereller avec son voisin de Saint-Maurice pour déterminer qui sera candidat dans la circonscription qui naîtra de la fusion entre les deux. Les déchirures de la toile du Stade olympique se multiplient, mais il suffira de refiler le dossier à son successeur, comme d’habitude. C–
Le high five de sa vis-à-vis fédérale, Jane Philpott, a été humiliant pour Gaétan Barrette, qui pensait forcer Ottawa à hausser le Transfert canadien en santé. La pugnacité du ministre de la Santé est indéniable, mais il confond détermination et entêtement. Sa réforme provoque une démobilisation générale dans le réseau, mais il demeure sourd aux cris d’alarme qui fusent de partout. Même les unités de débordement débordent. D
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