Alors qu’on croit avoir tout vu en matière de «Québec bashing», on finit toujours par trouver quelqu’un qui repousse encore les limites. Il faut lire à ce sujet la chronique de Sheema Khan dans le Globe du 28 mars dernier, qui est passée inaperçue. Elle trace un parallèle entre les talibans, la France et le Québec.
La première est coupable d’interdire le hijab dans les écoles. Le second est évidemment condamné pour la loi 21, qui a forcé une commission scolaire de l’Outaouais à muter une enseignante voilée. Tout ça constituerait une attaque contre le droit des femmes à l’éducation. Voilà pourquoi Khan compare le Québec et son ancienne mère patrie à l’Afghanistan.
Celle-ci travaillait au Conseil national des musulmans canadiens au milieu des années 2000. L’organisation militait pour l’implantation de la charia en matière de droit familial en Ontario, projet que la province a rejeté. L’intéressée a qualifié «d’hystérie» le débat qui avait eu lieu. Il fallait, selon elle, réfléchir rationnellement sur «le droit de la famille et la flexibilité de la charia». Son idée était de rechercher un équilibre entre la liberté religieuse et l’égalité des sexes. Bref, la laïcité oppresse les femmes, mais, avec la charia, qui permet la polygamie, là, il faut être flexible!
Le droit de frapper sa femme
À l’époque, l’imam Jamal Badawi était un collègue de madame Khan. Il avait déclaré que la décision du gouvernement ontarien constituait du racisme. Il a aussi affirmé en 2004 qu’un homme a le droit de frapper sa femme. Je vous rassure toutefois. Une telle chose est autorisée seulement quand elle l’a mérité! Il faut aussi éviter le visage et ne pas donner des coups forts! Or notre pourfendeuse de la loi 21 a affirmé de Badawi, à la même époque, que c'était un expert de renommée mondiale!
En 2002, elle a également décrit Yusuf Al-Qaradawi comme «un savant musulman de renom». Ce dernier est un leader spirituel des Frères musulmans, un groupe prônant notamment la dictature religieuse, la censure des livres et l’interdiction de la danse. À l’époque, il louangeait les attentats-suicides contre les Juifs. Quelques années plus tard, il a déclaré qu’Hitler avait été envoyé sur terre par Allah pour les punir.
Boycotter le Québec
Forte de telles références, Khan mène campagne contre la loi 21, qu’elle a comparée l’an dernier à l’assassinat de George Floyd. Elle s’est vraiment dépassée, toutefois, le 28 mars. Née en Inde, pays qui persécute les musulmans, elle arrive au Québec avec sa famille à l’âge de 3 ans. Elle a vécu et grandi ici. Or elle pose la question de savoir si les investisseurs ne devraient pas boycotter les obligations du Québec pour nous punir.
Voilà comment elle remercie les Québécois de l’avoir accueillie, elle et sa famille, pour leur avoir permis de vivre dans une société démocratique, tolérante et prospère.