Son dernier spectacle
AU BOUT DE L’EXIL
présenté à Montréal et au Saguenay,
d’où elle est originaire,
possède la fraîcheur
de la neige poudreuse
d’une eau de pluie.
Gaston Miron a dit d’elle qu’elle était une artiste poète personnelle et convaincante. Le désir de création de France Bonneau est grand, fait observer Hélène Monette; il porte comme une voix (haut, loin et proche)… il se produit dans la sensibilité. Pour Élaine Audet: France Bonneau possède un souffle puissant.
TOUT CE QU'IL ME FALLAIT (F. Bonneau)
J'ai eu tout ce qu'il fallait pour vivre
Le chant des outardes dans les soirs de novembre
Et le blé et les semences, je m'en rappelle encore
J'ai eu des rendez-vous si nombreux
Des livres par milliers
Des fleurs, des pierres, des jardins
La route m'a éblouie, m'a conduite en forêt
C'est de là que je reviens
Que je reviens chaque fois
J'ai eu tout ce qu'il me fallait pour vivre
Mais je vois bien qu'autour
Ça n'a pas toujours été
Il y a des voix si dures
Mes oreilles se ferment
Des enfants si pauvres
Je ne sais plus compter
J'ai eu tout ce qu'il me fallait pour vivre
Pourtant, mes deux mains maladroites et nerveuses
Cherchent encore l'impossible
Ma patience ne trouvera sa rime
Que dans la tombe un jour
Trouvera le temps, les mots
Qui échappent aux vivants
J'ai eu tout ce qu'il me fallait pour vivre
Me manque encore
Le nom d'un pays
L'envol d'un oiseau.
Elle écrit.
Sur scène, ses textes prennent vie.
Ils parlent d’elle; la femme, la Québécoise
de son pays qui tarde à voir le jour
sous un jour nouveau.
« La poésie, concède France Bonneau,
ce n’est pas comme la chanson.
Il y a beaucoup de poètes au Québec
beaucoup de recueils sont publiés
mais on dirait que les gens ont peur de la poésie.
Ce n’est pas un art populaire.
À l’époque de la révolution tranquille
elle était davantage valorisée. »
Un retour des choses
lui semble toutefois perceptible.
Puisant son inspiration
dans les œuvres sud-américaines
les chansons de Gilles Vigneault, de Félix Leclerc
les poèmes de Miron, de Prévert
de Patrice Desbiens, de Louise Dupré,
de Rachel Leclerc
auprès des immigrants qu’elle côtoie
dans l’amour, l’amitié
France Bonneau, poète engagée
s’emploie à rendre la poésie
plus présente et accessible.
Aussi, fait-elle valoir,
« Mes racines sont québécoises.
Le Québec a son mot à dire
sur cette planète ! »
L’heure est aux poètes !
QUELLE HEURE EST- IL? (France Bonneau)
J'étreins un ciel absent. Mesure des rivières.
Pour voir plus loin que ce jour qui s'éteint
Je fonce sur les trottoirs
Avec les autres, je cours célébrer
La démence humaine de ce siècle.
Ai-je trop de regards? Je manque de bras?
Quelles eaux ont autrefois bercé mon cœur?
Je cherche
Il fait bizarre sur terre
Mon pays ne reçoit plus son fleuve
Frisonne le géant
Mais où donc s'en vont tous ces hommes sur les pavés?
Vieillissent-ils à bout de souffle? De métamorphoses?
Comme cette province qui se refuse à elle-même
Comme ses habitants sans parole
Muselés les habitants?
Quelle heure est-il?
Je n'entends plus que des cloches qui sonnent
Quelle heure est-il?
Je ne vois plus
Que ciel absent.
Bonneau
Billet de Caroline
Caroline Moreno476 articles
Château de banlieue
Mieux vaut en rire que d'en pleurer !
Chapitre 1
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Chapitre 2
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Chapitre 3
http://www.tagtele.com/videos/voir/73967/1/
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