Dans le dossier des Chantiers Davie

Blaney/Harper se limitent à 1 milliard de contrats militaires sur les 31 disponibles

Un espoir, le pays où vivre d'un travail décent et moins précaire est possible

Tribune libre

Faites le calcul vous-mêmes : 31 milliards $ de contrats au ROC (Rest of Canada) et 1 milliard $ pour le plus gros chantier au Canada, situé au Québec, même étant reconnu comme le meilleur en Amérique du Nord.

Vous pourrez évaluer et juger du « cadeau empoisonné » des Conservateurs tout en préparation d’élections qu’ils sont. Du gouvernement Couillard au maire de Lévis, tous semblent s’épater de l’attribution d’un contrat minimum, juste ce qui est nécessaire pour s’attribuer le mérite de fournir un peu de travail aux ouvriers le temps d’un scrutin fédéral.

Mais comment encore une fois ne pas dénoncer la mesquinerie des Conservateurs et leur mépris total pour le Québec? Comment ne pas évoquer, pour l’opinion publique au Québec, la nécessité d’un partage plus juste du travail disponible au Canada ou d’un choix conscient et mature qui s’avérerait celui de l’indépendance et de la gestion de nos propres équipements industriels majeurs sur le fleuve ?

Devant l’arrogance du fédéral, se pose pour la énième fois la question du statut politique du Québec au sein d’un Canada pratiquant une injustice congénitale envers notre nation depuis les tous débuts d’une confédération dont on s’apprête à célébrer le 150 ième anniversaire.

En effet, 150 années de mépris et d’excuses pour justifier la marginalisation du Québec ne suffiront pas à aveugler les ouvriers des Chantiers qui savent désormais à quoi s’en tenir pour le sort du Québec au sein de ce pays hostile à leur procurer un gagne pain durable. À coup de bonbons enrobés, on a fait miroiter l’étrange possibilité que le Canada soit le pays auquel appartenir pour vivre de son travail.

Il semble désormais y avoir une incompatibilité entre cette manière de vivre et le choix d’appartenir à ce pays qui est incapable de la moindre équité dans la répartition du travail disponible. C’est donc sans illusion que nous devons attirer encore une fois l’attention sur une solution qui nous assurerait aux ouvriers le moyen de décider de leur sort, indépendamment d’un pouvoir qui affiche depuis 150 ans, à travers de soi-disant «représentants» du Québec à Ottawa. En fait, ces « représentants » ne sont que de piètres pantins d’un pouvoir qui s’acharne à nous envoyer des ministres, oui, je dis bien des ministres qui, soit courbent l’échine, soit nous tiennent le discours de l’incapacité chronique du fédéral à servir quelques salariés que ce soient.

C’est donc encore une fois au Bloc que semble revenir cette mission.

Tant dans ses négociations avec sa fonction publique, que dans le traitement qu’il réserve aux salariés québécois, le gouvernement fédéral, qu’il soit sous la coupe de Harper, de Trudeau ou de Mulcair, restera donc celui de l’iniquité, du deux poids deux mesures et d’un sournois exercice du pouvoir selon les vœux des grands bourgeois canadiens qui n’ont rien d’autre à offrir aux ouvriers que le sort de salariés ou de subalternes dont on se fout éperdument des besoins.

Dans mes démarches pour faire connaître ces réalités à d’autres couches populaires de la Ville de Lévis, un jour, une ancienne directrice d’école à la retraite, bénévole dans un centre de femmes, m’a informé que lors des périodes creuses aux Chantiers, les enfants se ressentaient des épisodes récurrentes de chômage de leurs parents travailleurs dans ces Chantiers. Ce n’est donc pas sans colère que nous apprenons avec les ouvriers la mise à pied de 200 des leurs et que par conséquent que leur sort restera celui de subalternes dont la partie de la population mieux nanties, avec ses vils politiciens hypocrites, continuera de se moquer comme si ces ouvriers n’étaient pas la seule véritable source de prospérité de la Ville.

Dans ces milieux, on se glorifiera d’avoir comme représentants politiques de tristes porte-parole d’un fédéralisme incapable d’assurer un gagne pain notable aux salariés quels qu’ils soient. L’impuissance chronique d’un tel pouvoir à garantir un revenu décent et permanent aux salariés du Québec est liée au destin que l’on endure depuis des années et dont la fin devrait se conjuguer avec un fort désir d’émancipation nationale : la conquête démocratique de notre indépendance devrait nous débarrasser de cette engeance parasitaire d’Ottawa qui est présentée officiellement comme la seule façon d’être gouverné comme s’il n’y avait pas «un autre monde possible». Celui d’un socialisme où nous ferions du Québec un territoire sous contrôle populaire. Un socialisme qui garantirait aux ouvriers et aux autres couches populaires l’exercice du pouvoir dans des assemblée souveraines sur les milieux de travail telles que décrites dans notre programme.

Même si les communistes ont des solutions à court terme, comme l’était le rapatriement parfaitement justifié du Diefenbaker autour duquel nous avons déployé nos forces dans une campagne que nous avons élargie aux instances politiques que nous évaluions comme des alliées, nous restons avec un programme plus complet qui devrait aussi amener les ouvriers à s’interroger sur un avenir qui les verrait, non seulement comme producteurs de navires, mais aussi comme des décideurs ou des acteurs politiques dans leurs milieux de travail où on débattrait, en plus de gestion au quotidien, du sort de la nation.

S’Il s’avérait que les petits contrats fournis aux Chantiers soient ceux de la Marine Canadienne et non ceux de la Garde Côtière, nous en déduirions que les Conservateurs, sur la voie de la militarisation du Canada, n’ont plus que le chantage à la faim et au chômage pour faire la promotion de leur macabre direction du Canada en vue des conquêtes militaires et commerciales qui assurent aux grands bourgeois de ce pays leurs parts des marchés mondiaux ainsi partagés entre grandes puissances.


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    18 mai 2015

    Quand je vois un socialiste de QS venir faire sa propagande sur Vigile, ça me donne des haut-le-coeur. QS n'ira jamais nulle part. QS n'est qu'une nuisance au Québec au même titre que le PLQ. De grâce, épargnez-nous vos discours dépassés!

  • Chrystian Lauzon Répondre

    17 mai 2015

    M. Roy,
    La honte de QS est avec vous et vous cherchez avec qui la partager, même sur Vigile?!! Encore un fois, je ne saisis pas ce que vous faites ici. Plus je vous lis, plus j’ai l’impression de retourner dans les années 50 où la conscience « nationale » voulait dire « pancanadienne anglo-timidement française ».
    Vous osez même, suite à l’élection de PKP, même en titre de votre papyrus, écrire « pays », non pas en parlant de « Québec pays » comme PKP, mais du « CACANADA! ». À croire que les nouvelles ne passent pas par le pays de vos doctrines communistes passéistes teintés de la mosaïque canadian NPD/QS. Franchement, c’est le comble! Le PQ vient de se relever en nous relevant le nationaliste à hauteur de rue et de concret et de droit de parole, et vous venez encore ici nous prêcher l’appartenance idéologico-communiste au Canada?!! Je ne sais qui est votre modérateur-ami privé vous laissant corrompre le but même de Vigile qui est uniquement : promouvoir l’indépendance du Québec!!! pas la dépendance du Québec dans le Canada! M. Le Hir et Toupin devraient revenir au pupitre de la rédaction au plus sacrant.
    Je ne comprends pas que vos amis Céré, Dubuc et Fortin (ces 3 Pierre sombrement anguleuses et désormais attentistes), aient encore leurs entrées sur Vigile à travers vous, d’autant que vous-même avez parlé fortement contre PKP sur votre site communiste durant la campagne à la chefferie et l’avez critiqué à titre d’ennemi de votre camp du pouvoir cadre-syndical, même ici. Heureusement les travailleurs syndiqués eux-mêmes ne sont pas votre propriété, même politique et plusieurs chefs syndicaux, non seulement les travailleurs-syndiqués de partout au Québec, ont appuyé PKP, n’en déplaise à vos amis Dubuc, Céré et vous-même!
    Après la brillante victoire de PKP (et quel discours! parfait!), que la ligne éditoriale de Vigile dit appuyer ouvertement et pleinement pourtant, vos propos sont une vase desmaraisque d’une boue nauséabonde provenant de l’Ouest canadian, tout à fait disgracieuse et dévalorisante pour la Cause de l’INDÉPENDANCE et sa promotion. À venir vous faire publier ici, vous m’insultez comme tous les indépendantistes qui se respectent! Vous baignez, noir pétrole et pollution métallo-militariste (vos bateaux harpeurisés), dans la dépendance fédéraliste réactionnaire et régressive.
    Allez, faites un Roy de vous-même et non le bouffon d’une reine impérialiste d’Angleterre! un petit effort de conscience : coupez-vous de ce faux-pays où vous rêvez encore d’y rester endormi, aplaventré, et d’y maintenir vos compatriotes! Marchez plutôt debout enfin, RASSEMBLEZ, unissez-les vos prolétaires de tous les secteurs, sous un seul drapeau, le Nôtre, pour « FAIRE DU QUÉBEC UN PAYS! »… POUR FAIRE ENFIN NOS PROPRES BATEAUX, PAS LE DÉFUNT-BAKER, MAIS QUE DES VALEUREUX ET COURAGEUX LOUIS-CYR!!! Faites comme Cyr, revenez en votre seul pays. Soulevant le poids national de notre libération. Et, vous dirait Nantel: taxer les fédéraux qui circulent sur notre fleuve Saint-Laurent!
    On ne devient jamais libre en priant son maître anglo-orangiste d’avoir le privilège d’être acheté ou vendu à rester son esclave! Lisez le texte de Mme Ferretti, il s’adresse à votre mère Teresa-David et pleinement à vous par sujétion! Vous êtes déprimant : faites-vous au moins membre du BLOC, si naviguer en bateau militaire, non pas avec, mais vraiment contre le fédéralisme vous intéresse, ou entrez dans l’armée canadian pour aller faire la révolution cubano-islamique communiste.
    Le Québec, aux yeux des indépendantistes conscients et consciencieux vaut beaucoup plus, beaucoup beaucoup plus! que quelques jobs ou quelques bateaux ou quelques milliards de dollars : l’indépendance n’a pas de prix! Parce qu’elle ne s’achète pas et qu’elle permet de s’enrichir soi-même, propriétaire sans limite de ses ressources! Être maître chez-soi est nestimable! La dépendance ne vaut rien que la pauvreté qu’elle entretient telle une prostituée.
    Déchirez votre doctrine de tigre de papier (même la Chine l'a déjà fait) et vous verrez la réalité en face, au présent et pour l’avenir, plus dans le passé. Levez-vous bon dieu! Et participez à l’Institut national pour l’indépendance du Québec. Écrivez pour briser les chaînes, non pour les re-re-re-souder à n’en plus finir! Difficile de délaisser un comportement d’ancien fonctionnaire fédéral, n’est-ce pas?
    Chystian Lauzon