Le chef du Bloc québécois Yves-François Blanchet souhaite que son adversaire libéral Justin Trudeau parvienne à s’extirper de la controverse sur le « blackface » dans lequel il est englué depuis mercredi soir, afin que le débat sur les politiques publiques reprenne ses droits.
J’espère qu’il va s’en sortir simplement parce qu’il faut qu’on recommence la campagne électorale, et qu’on commence à parler de familles, de transports collectifs, d’environnement, de pétrole, de laïcité, de multiculturalisme et de langue française
, a-t-il déclaré vendredi matin dans une entrevue accordé à Tout un matin.
Le chef bloquiste ne s’est pas moins moqué des excuses offertes jusqu’ici par Justin Trudeau. Il maintient que le chef libéral s’est empêtré dans une cascade de maladresses qui ne démontre pas du racisme
de sa part, mais plutôt un manque de jugement un peu grossier
».
La rareté crée de la valeur. Dans le cas de Justin Trudeau, les excuses sont tellement peu rares qu’on finit par moins les écouter.
Yves-François Blanchet estime que le scandale sur les blackface
du premier ministre sortant a moins de résonance au Québec, en raison de diverses accusations dont les Québécois ont eux-mêmes été victimes au fil du temps.
Cela peut concerner tous les nationalistes qui ont été mis dans le paquet de ceux qui se faisaient plus ou moins clairement traiter d’être racistes, xénophobes
et qui voient M. Trudeau pris dans ce qui vu autrement serait pardonnable, mais qui, dans le contexte, le fait très mal paraître
.
Est-ce qu’on peut avoir des débats? Est-ce qu’on peut avoir des discussions? Moi je veux avoir Justin Trudeau sur le terrain pour répondre aux questions, pas pour être obligé de s’excuser pour la 632e fois.
Selon M. Blanchet, le fait que les conservateurs aient eux-mêmes admis avoir remis au réseau Global une vidéo montrant Justin Trudeau le visage maquillé en noir au début des années 90 illustre bien le ton qu’ils sont prêts à adopter
dans cette campagne.
Il affirme que cela ne changera toutefois pas le ton qu'empruntera le Bloc.