Lors d’une entrevue à LCN, en parlant du projet d’usine de batteries de Northvolt, le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, a affirmé que «si le public ne veut pas du projet, il n’y aura pas de projet». Plutôt surprenant comme commentaire de la part d’un ministre intarissable qui considère ce projet comme le projet du siècle pour les Québécois à tel point que François Legault a cru bon de tripoter les règles pour éviter l’étude du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) qui devait, selon ces règles, s’appliquer au projet Northvolt. Quoiqu’il en soit, en dernière heure, nous apprenons que Northvolt pourra poursuivre ses travaux, tranche la Cour supérieure.qui a rejeté la demande en injonction interlocutoire provisoire qui visait l'entreprise Northvolt. Celle-ci pourra donc reprendre les travaux d'abattage d'arbres sur son terrain.
Toutefois, si vous le voulez bien, j’aimerais revenir sur la réaction du ministre lorsqu’il a affirmé que «si le public ne veut pas du projet, il n’y aura pas de projet», Pierre Fitgibbon est issu du monde des affaires et il a toujours été perçu comme un «winner» dans les projets qu’il a entrepris. De surcroît, Je ne crois vraiment que «le monde des affaires» soit sorti de l’homme d’affaires. Par ailleurs, le ministre de l’Économie a été souvent confronté à des allégations de manquements à l’éthique, allégations qu’il prenait plaisir à qualifier de balivernes qui n’entraient nullement en conflit avec ses occupations de ministre.
D’un autre côté, cette propension soudaine envers son ralliement à l’acceptabilité sociale dans le cas du projet Northvolt peut paraître plutôt surprenante. Ou M. Fitzgibbon s’est littéralement converti aux règles de consultation en vigueur et, dans ce cas, il devra apprendre que l’acceptabilité sociale se construit mais ne s’impose pas, ou il a l’intention de claquer la porte à un monde politique beaucoup trop inutilement contraignant voire sclérosant.
La FAE partagée sur l’entente de principe
Les membres du Syndicat de l’enseignement des Basses-Laurentides (SEBL) ont voté contre l’entente de principe à 72%, ceux-ci ayant été précédés du Syndicat de l’enseignement de Laval qui a aussi rejeté l’entente. Toutefois, les enseignants de l’Ouest de Montréal l’ont approuvée à 51%, alors que la semaine dernière, 54% des membres de l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal lui ont donné leur approbation. Selon les commentaires perçus de la part de plusieurs syndiqués, ce sont surtout les dispositions entourant la composition de la classe, au cœur des revendications syndicales, qui déçoivent plusieurs enseignants.
Par ailleurs, 40% des élèves québécois ont manqué jusqu’à 24 jours de classe avant les Fêtes, soit l’équivalent de 22% de l’année scolaire, en raison de la grève générale illimitée des enseignants affiliés à la Fédération autonome de l’enseignement (FAE). En termes clairs, à tous les cinq jours de classe, une journée complète est amputée jusqu’à la fin du calendrier scolaire.
D’un autre côté, le plan de rattrapage du ministre Drainville semble avoir du plomb dans l’aile dans certains Centres de services scolaires, peu d’enseignants levant la main pour répondre présent à l’appel de récupération du ministre.
Si nous poussons cette tendance, je demeure persuadé que plusieurs élèves de la FAE, notamment ceux qui éprouvaient des difficultés avant le tenue de la grève, sont prédestinés à échouer leur année scolaire et ce, malgré le rattrapage qui pourrait leur être offert… À moins que le ministère de l’Éducation réduise sensiblement les critères d’évaluation des examens ministériels, un nivellement par le bas dont les conséquences seront reportées l’année suivante sans coup férir.
Henri Marineau, Québec
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