J’ai reçu, le 9 octobre, par courrier électronique, un message d’un certain Yves Michaud me faisant part de la piètre qualité du français de François Legault. Comme je n’étais pas certain qu’il s’agissait du Yves Michaud bien connu, je lui ai demandé de me confirmer son identité et, le cas échéant, de me permettre de faire parvenir son texte sur Vigile.
Voici donc le contenu de nos échanges :« Monsieur Michaud,
D'entrée de jeu, je vous dirais que je n'ai pas particulièrement François Legault en odeur de sainteté, considérant, entre autres, la plate-forme rétrograde de la CAQ sur l'éducation.
Votre message vient ajouter de l'eau au moulin de mes doléances envers l'ancien ministre péquiste de l'Éducation.
Comme j'aurais le goût de faire parvenir votre message électronique à vigile.net sur lequel vous avez déjà fait parvenir quelques billets, je voudrais d'abord m'assurer de deux éléments:
- Êtes-vous le Yves Michaud qui a vécu l'affront de la motion de l'Assemblée nationale du 14 décembre 2000?
- Si oui, me donnez-vous la permission d'envoyer sur vigile.net copie du message que vous m'avez fait parvenir concernant le "massacre" de François Legault vis-à-vis la langue française?
Merci de votre attention,
Henri Marineau »
***
« Monsieur Marineau,
Hélas, trois hélas, j’ai l’odieux et triste privilège d’être le seul citoyen depuis la magna carta à être l’objet d’une motion de blâme de l’Assemblée nationale du Québec le 14 décembre 2000 : cela, sur la base de propos imaginaires, sans être entendu ( audi alteram partem), privé de tout moyen de défense par un Parlement Croupion.
Tout a été orchestré par l’olibrius Sylvain Simard, relayé par les deux compères Bouchard et Charest de l’écurie fédérale, trop contents de régler son compte à un homme libre, ce qui est impardonnable en politique.
Vous pouvez à loisir prendre langue, si j’ose cette expression désuète, avec mon ami Bernard Frappier, grand manitou de Vigile.
Cordiales salutations
_ Yves Michaud
_ Ancien député à l’Assemblée nationale »
Et le message initial de M. Michaud :
« Bonjour M. Marineau,
François Legault a dramatiquement besoin que vous lui donniez des cours de français. Comme le disait l’ancien ministre des Affaires culturelles, Jean-Noël Tremblay, F.L. n’aurait même pas réussi son examen de communion solennelle !
Notes que j’ai prises au hasard dans une entrevue de F.L…un véritable massacre.
François Legault et la langue française
François Legault a raison de placer l’éducation en tête de liste de ses préoccupations. Il aura alors la possibilité de s’inscrire à des cours de rattrapage de français, une langue qu’il massacre à profusion. En quelques minutes, à une émission de grande écoute de la télévision canadienne, il a enfilé un chapelet de perles à faire rougir de honte un élève de l’enseignement primaire. Solécismes, pléonasmes, barbarismes, impropriétés, anglicismes, liaisons dangereuses, pluriels singuliers, ont défilé à une telle cadence que les auditeurs en ont perdu leur français :
«Ce qu’on se rend compte; ce qu’on a besoin ; deux alternatives; vingt zécoles; la première priorité ; les zargents; les gens vont SE joindre; prenez par exemple…
Boileau, au secours !
« Il est certains esprits dont les sombres pensées
Sont d’un nuage épais toujours embarrassées ;
Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément ».
Yves Michaud »
Henri Marineau
Québec
Au sujet d'un message reçu de Yves Michaud
Tribune libre
Henri Marineau2094 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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5 commentaires
Archives de Vigile Répondre
16 novembre 2013Pour trouver les bons sites, cela n'est pas forcément facile, vous voici de ce fait dans mes marque-page..
Archives de Vigile Répondre
11 octobre 2011On n 'a qu' a écouter certains journalistes dont la langue est le métier pour entendre des anglicismes, des fautes de prononciations, grammaires etc..
le français est mal parlé partout.
Archives de Vigile Répondre
11 octobre 2011M. Legault peut bien avoir des déficiences en français mais le fait que M. Chrétien parle 2 langues secondes, ne l'a pas empêché d'être élu à plusieurs reprises et de devenir Premier-ministre majoritaire du Canada, au complet.
Quand nous commençons à nous surveiller les fautes de français, il n’y a plus de fin. Personne n’en est exempté totalement. Peut-être 3 ou 4.
Archives de Vigile Répondre
10 octobre 2011Legault parle le français du West Island.
Il a travaillé dans le monde de l'aviation, un monde anglophone
Lise Pelletier Répondre
10 octobre 2011M.Marineau,
J'ai remarqué aussi les erreurs en français de M.Legault.
D'ailleurs lorsqu'on écoute avec attention (ce qui est difficile, je l'avoue) JJ.Charest, il fait également des erreurs et ça lui semble ardu de parler dans la langue de Molière.
J'imagine que les deux au-delà des portes closes traitent des dossiers du Québec dans la langue de Shakespeare.
Connaissant l'excellence du français de M.Michaud, ça doit lui écorcher les tympans.
Merci !