La controverse a eu raison de Kanata. Robert Lepage vient d’annoncer l’annulation de la pièce qui devait être présentée à Paris en décembre.
Comme SLĀV plus tôt cet été, Kanata s’est attiré des critiques, aucun comédien issu des Premières Nations ne figurant dans la distribution de cette pièce qui se présente comme «une nouvelle lecture de l’histoire du Canada à travers le prisme des rapports entre Blancs et Autochtones».
Malgré une rencontre récente avec les signataires d’une lettre ouverte publiée dans Le Devoir, Robert Lepage et Ariane Mnouchkine, qui sont tous deux à la tête du projet, ont été forcés de fermer les livres quand des financiers ont décidé de retirer leurs billes.
«La controverse infiniment complexe et souvent agressive dans laquelle baigne malgré tout le spectacle touche maintenant des coproducteurs nord-américains qui s’y intéressaient, et dont certains nous annoncent aujourd’hui leur retrait. Tenant compte de ce que nous avons vécu récemment, nous comprenons certainement leurs inquiétudes. Mais sans leur apport financier, il ne nous est pas possible de compléter la création de Kanata avec le Théâtre du Soleil. Nous mettons donc un terme au projet», a annoncé Ex Machina dans un communiqué de presse diffusé jeudi matin.
«Au-delà de cette troublante situation, peut-on aussi lire, il nous faudra bien, tôt ou tard, tenter de comprendre, calmement et ensemble, ce que sont fondamentalement l’appropriation culturelle et le droit à une expression artistique libre. Dans cet esprit, nous réitérons l’invitation exprimée à nos interlocuteurs du 19 juillet: les portes du Diamant leur seront largement ouvertes, et nous espérons qu’ils en profiteront. De même, et comme il a déjà été convenu, nous rencontrerons l’automne prochain des membres du groupe des opposants à SLĀV.»