Entre œuvre de fiction et documentaire, Robin Aubert offre un point de vue singulier sur le sort des peuples du Nord québécois et la joute politique dans Tuktuq, une incursion réussie au Nunavik.
À la fois réalisateur, scénariste et comédien principal, Aubert accouche d’un film atypique dans lequel les dialogues se superposent aux images, un peu comme l’avait fait avec brio François Delisle dans Le météore.
Tuktuq (qui signifie caribou en inuktitut) suit le parcours d’un caméraman sans envergure qu’un sous-ministre sans scrupules envoie dans le Nord pour filmer un village et ses habitants. Pourquoi? On se garde bien de le lui avouer au départ, mais Martin (Aubert) finit par se faire commander des images de désolation parce qu’on veut déplacer le village au profit d’une minière qui convoite le terrain. Autrement dit, comment manipuler l’opinion publique pour parvenir à ses fins.
Force du récit
Outre une photographie digne du décor presque lunaire du Nunavik, la force du récit réside dans les échanges à faire grincer des dents entre un sous-ministre ultra cynique qui enfile les clichés sur les habitants du Nord (excellent Robert Morin, dont on entend que la voix) et Martin, qui peu à peu, à force de côtoyer les Inuits, commence à remettre en questions les plans du gouvernement.
Avec la sortie récente d’Iqaluit, un autre film nordique signé Benoît Pilon, Tuktuq est aussi un rappel que le Grand Nord québécois et ses peuples ont le potentiel d’inspirer nos cinéastes.
Tuktuq ★★★ 1/2
Un film de Robin Aubert. Avec Robin Aubert, Robert Morin et Brigitte Poupart. À l’affiche.
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