Alors que s'ouvre aujourd'hui, 16 septembre, à Paris, en France, la grande Fête de l'Humanité, le PCQ, le Réseau de résistance du Québecois (RRQ), et la Société St-Jean Baptiste de Montréal (SSJB) lancent un appel au peuple de gauche dans ce pays pour appuyer ici le combat pour la défense du francais ainsi que celui pour réaliser l'indépendance pour le Québec.
Les leaders de ces trois organisations, soient André Parizeau, Mario Beaulieu, et Patrice Bourgeois, signent un communiqué conjoint à cet effet que vous pouvez consulter ici, en cliquant sur le titre de ce document.
En même temps, ce matin même, ces trois organisations inauguraient un stand commun sur le site de cette Fête où près de 600 000 personnes sont attendues au cours des 3 prochains jours. Chacune de ces organisations a délégué là-bas un total de huit (8) représentants et représentantes à cet effet.
Des Québécois recherchent des appuis internationaux à la Fête de l’Humanité
« Quand nous défendons le français chez nous, ce sont toutes les langues du monde que nous défendons contre l'hégémonie d'une seule. » -- Pierre Bourgeault
Au moment où la langue française est menacée plus que jamais au Québec, le Parti communiste du Québec (PCQ) s’est adjoint des représentants du Mouvement Québec français (MQF), de la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal et du Réseau de Résistance du Québécois (RRQ), afin de former la délégation du Québec.
Nous avons pour objectif de sensibiliser l’opinion publique de la gauche française et internationale à la situation critique de la langue française au Québec, seul État encore majoritairement francophone en Amérique du Nord.
La mondialisation néolibérale, dans sa marche pour imposer le marché et restreindre le rôle des États, propage à l’échelle du globe l’anglais et la culture de masse états-unienne, laminant sur son passage les cultures nationales.
Face à cet hégémonisme linguistique, plusieurs pays soutiennent dorénavant la diversité culturelle. Le Québec peut apporter une contribution à cette lutte contre l'hégémonisme linguistique anglo-saxon et pour la diversité culturelle.
À ce contexte mondial, s’ajoutent les mesures prises par le gouvernement canadien visant à affaiblir le français au Québec et dans les communautés francophones et acadiennes du reste du Canada.
La Charte de la langue française du Québec (appelée communément loi 101), établie en 1977, a été combattue et sapée dès son instauration. La loi 101 a subi plus de 200 amendements qui l'ont affaiblie dans la plupart de ses secteurs d'application.
Sous l’actuel gouvernement conservateur de droite de Stephen Harper, on voit se multiplier les propos méprisants contre le Québec et les francophones dans les médias anglophones, et le gouvernement du Canada s’ingère plus que jamais dans l’aménagement et la législation linguistique québécoise. Citons, à titre d’exemples, le jugement de la Cour suprême du Canada en 2010 qui a imposé la possibilité d’acheter l’accès aux écoles publiques anglaises en passant par les écoles privées, la répression contre le français dans les services fédéraux et le surfinancement gouvernemental des institutions anglophones d’enseignement supérieur.
Les législations linguistiques constituent des mesures importantes dans la lutte contre la mondialisation néolibérale. Cela est particulièrement vrai dans le cas du Québec, qui est entouré par les États-Unis au sud et les provinces canadiennes anglophones à l’est et à l’ouest.
Dans l’ensemble du territoire nord-américain, les francophones ne représentent qu’environ 2 % d’une population qui compte 335 millions d’anglophones. Pendant plus d’un siècle et jusque dans les années 60, toutes les provinces canadiennes aujourd’hui majoritairement anglophones ont adopté ou maintenu des lois interdisant l’enseignement en français, même comme langue seconde, dans les écoles publiques.
Par la suite, les politiques de bilinguisme officiel du gouvernement fédéral se sont avérées n’être qu’une chimère puisqu’elles ont entraîné une accélération de l’assimilation des francophones. Au Canada, en dehors du Québec, il ne reste plus que 4,5 % de citoyens de langue maternelle française. La moitié d’entre eux ne parle plus français à la maison.
À Montréal, métropole québécoise où se joue l’avenir du français en Amérique, la proportion de citoyens de langue maternelle française est tombée sous les 50 %. De récentes études de l’Office québécois de la langue française ont fait la une des médias en indiquant que les francophones sont également en voie de minorisation rapide pour ce qui est de la langue d’usage à la maison.
L’ensemble de ces facteurs explique pourquoi l’indépendance nationale est essentielle à l’exercice du droit à l’autodétermination du peuple québécois. Nous sommes un état annexé. Le gouvernement canadien est celui d’une autre nation, un gouvernement dominateur, que nous laissons agir au Québec sur la base des lois canadiennes. Le peuple québécois n’a pas été consulté sur son adhésion à l’Acte de l’Amérique du Nord Britannique, et il n’a jamais signé la nouvelle constitution du Canada imposée au Québec en 1982.
Pour exister et vivre en tant que peuple, les Québécois n’ont aucun autre choix que de réaliser collectivement leur indépendance. Nous avons besoin de l’indépendance pour assurer le contrôle de nos ressources, le respect de nos valeurs et de nos acquis sociaux et notre participation aux décisions internationales.
Dans l’immense brassage de la mondialisation, les peuples sentent avec raison leur identité nationale menacée. Ils réagissent de différentes façons. Dans certains pays, le fondamentalisme religieux a canalisé ce désarroi, occupant le terrain laissé vacant par les alternatives socialistes en déroute depuis la chute de l’Union soviétique.
Ces constats nous interpellent particulièrement au Québec. Ici comme ailleurs, la question est posée : qui de la gauche ou de la droite prendra la direction de la lutte contre cette mondialisation néolibérale? Ce n’est sûrement pas en minimisant l’importance des questions linguistique et nationale que la gauche pourra aspirer à prendre la direction de cette lutte.
Notre histoire nous enseigne le formidable potentiel de changement social que recèlent les sensibilités linguistique et nationale des peuples. Notre défi est de faire en sorte que cet extraordinaire levier serve à créer une société plus juste et plus égalitaire dans un environnement où il fera bon vivre.
André Parizeau, Chef du Parti communiste du Québec (PCQ)
Mario Beaulieu, président du Mouvement Québec français (MQF) et de la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal
Patrick Bourgeois, président du Réseau de résistance du Québécois (RRQ)
16 septembre 2011
Le co-porte-parole du PCQ, Gabriel Proulx, le président général de la SSJB et du MQF, Mario Beaulieu, et le représentant du RRQ, Benjamin Tessier, seront au kiosque du PCQ au Village du Monde (avenue Ho Chi Minh), sur le site de la Fête de l'Humanité, le samedi 17 septembre à 16 h et le dimanche 18 septembre à 14 h, pour prendre part à une conférence-débat sur la situation politique au Québec et de l’avenir du mouvement indépendantiste.
Pour avoir plus de détails sur la Fête de l'Humanité en France : www.humanite.fr
Communiqué conjoint du PCQ, du RRQ, et de la SSJB-M
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé