Le droit de résister est le moteur du développement historique de la liberté, le droit et le devoir de la désobéissance civile étant exercé comme force potentiellement légitime et libératrice.
- Herbert Marcuse
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En tant qu’éditorialiste officiel de la grosse machine de propagande fédéraliste qu’est La Presse, André Pratte se doit de toujours tenter de faire passer des vessies pour des lanternes à ses lecteurs. Et cette mission odieuse, il la mène trop souvent avec succès. C’est qu’au fil du temps, Pratte est devenu fort habile dans l’art du mensonge. Ce qui lui a permis de devenir, ni plus ni moins, le sophiste en chef du camp fédéraliste.
Dans le dossier de la reconstitution de 1759, André Pratte a vraiment dû se surpasser afin de tenter de faire croire aux Québécois qu’il était tout à fait acceptable – et même souhaitable- de faire un gros party-attire-touristes sur les plaines d’Abraham afin de célébrer la Conquête anglaise. Dans le but d’atteindre pleinement cet objectif, Pratte affirmait dans un éditorial qu’il a signé dans La Presse du 25 janvier->17438] que l’événement était de nature à permettre aux gens de corriger certaines lacunes en histoire qu’ils pourraient avoir. Bien sûr, c’est une fort bonne chose d’enseigner l’histoire. Une saine démocratie repose après tout sur un corps citoyen bien informé. Ce que ne dit pas Pratte, par contre, c’est que la version de 1759 que compte présenter la ô combien fédéraliste Commission des champs de bataille nationaux est biaisée. Cette version fédéraliste de 1759 gomme les éléments les plus durs, les plus ignobles (les pillages, les massacres, les viols, bref, tout ce qui relève de l’épuration ethnique) qui ont eu lieu en 1759 et qui ont été commis par les Anglais. La Commission ne compte pas davantage parler des [durs lendemains de la conquête pour les Québécois en devenir, eux qui ont été discriminés et exploités dans leur propre pays, et ce, pendant des décennies et des décennies et des décennies.
André Pratte a beau prétendre être un ardent défenseur de la diffusion du savoir historique, tout ce qu’il est en fait, c’est un propagandiste fédéraliste qui se trouve dans une confortable position pour défendre d’autres acteurs de son traître camp et qui comptent bien utiliser l’histoire afin de désinformer toujours mieux le peuple québécois. Ces tristes sires veulent que les Québécois endossent l’idée à l’effet que s’il n’y a pas eu de conflits hier, il n’y a nulle raison qu’il y en ait un aujourd’hui. Ils savent que moins les Québécois seront conscients de leur passé véritable et moins les chances que l’indépendance du Québec se concrétisent un jour sont bonnes. Comme quoi, l’historien Marcel Tessier avait bien raison de dire que si les Québécois connaissaient vraiment bien leur histoire, l’indépendance serait chose faite depuis belle lurette. Malheureusement, il n’y a pas que Marcel Tessier qui l’ait compris : nos ennemis d’en face aussi !
Dans ce même éditorial, André Pratte y va aussi de quelques pirouettes intellectuelles afin de faire croire à ses lecteurs qu’ils ne doivent surtout pas s’offusquer du fait qu’un organisme de propagande fédéraliste, c’est-à-dire ladite Commission des champs de bataille nationaux, organise un événement dont le but est de rappeler aux Québécois qu’ils sont, en Amérique, des vaincus de pères en fils. Pour y parvenir, le plumitif officiel du camp fédéraliste soutient que les Québécois sont, en quelque sorte, britanniques eux aussi ! Encore le même discours qui vise à faire croire que les ancêtres des Québécois n’ont pas été vaincus sur les plaines en 1759, que ce conflit concernait uniquement les Français et les Anglais et que les Québécois d’aujourd’hui sont un peuple hybride puisant à ces deux sources. Or, la réalité est plutôt que les Canadiens y étaient sur les plaines et ils se sont battus du côté des Français, dont ils descendaient. Si aujourd’hui l’on retrouve des éléments d’origine britannique dans notre façon de vivre, c’est tout simplement parce que les Québécois ont depuis cette fatidique journée du 13 septembre 1759 été colonisés par les impérialistes et colonialistes britanniques. Contrairement à ce que prétend Pratte, cela ne devrait en rien nous convaincre de célébrer 1759, c’est l’évidence même.
Pratte poursuit en affirmant que si l’on devait rejeter cet « héritage » britannique, on serait aussi bien de fermer le Parc des plaines d’Abraham pour construire sur ce site des condos. Cette proposition aussi extrême que grotesque ne convainc aucunement le lecteur des prétentions du petit bonhomme haut comme trois pommes et à la barbe de frère Capucin. Il ne faut évidemment pas reléguer aux oubliettes de l’histoire le triste épisode de 1759 ! Mais cela ne signifie pas pour autant que nous ne devons pas empêcher les fédéraux de faire de la propagande en l’utilisant. En les combattant, il serait ô combien pertinent que le Québec enfourche un nouveau cheval de bataille en réclamant du fédéral la rétrocession de ce parc.
Il y a 100 ans, la Commission des champs de bataille nationaux a été créée afin de faire de la propagande en tentant du mieux qu’elle le pouvait de tuer le nationalisme canadien-français. En 2009, rien n’a changé. Il serait plus que temps de bouter hors de notre Capitale nationale les agents de notre asservissement collectif ! La reconstitution de 1759 qui doit avoir lieu cet été doit être un premier pas que nous franchirons dans cette direction ! Québec, ville occupée, c’est assez !
Révisionnisme historique autour de la Conquête
André Pratte, ce grand sophiste !
Cette version fédéraliste de 1759 gomme les éléments les plus durs, les plus ignobles (les pillages, les massacres, les viols, bref, tout ce qui relève de l’épuration ethnique) qui ont eu lieu en 1759 et qui ont été commis par les Anglais.
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