L'Association québécoise pour la défense des droits des retraités (AQDR) estime que les mesures budgétaires proposées par le gouvernement font fi des besoins des préretraités et des retraités.
Tout d'abord, l'AQDR considère que la croissance de 1,4% du budget de la santé est insuffisante pour rencontrer les besoins de la population et particulièrement des aînés en terme de soins de santé. Le régime sec qu'on impose à la santé va entraîner d'importantes baisses de services. On ne sait pas vraiment où les coupes vont se faire, mais on craint fortement que les aînés qui n'ont pas actuellement tous les services requis en fassent les frais.
Le gouvernement annonce 6,5 M$ pour le soutien à la formation des préposées dans les entreprises d'économie sociale en aide domestique (EESAD). Si cette amélioration de la formation est souhaitable, il ne faudrait pas qu'elle témoigne d'une volonté du gouvernement de privatiser des services actuellement offerts par les auxiliaires familiales dans les CLSC alors que celles-ci ont déjà toutes les qualifications requises.
En bonifiant le crédit d'impôt pour les travailleurs d'expérience, le gouvernement semble apporter une mesure incitative intéressante pour maintenir les aînés en emploi. Cependant, cette mesure découle d'une vision restrictive du rôle des aînés où ces derniers doivent être maintenus le plus longtemps possible en emploi. Il ne faut pas oublier que les retraités sont souvent des proches aidants et que même s'ils ne travaillent plus, les aînés contribuent aussi à leur communauté par leur importante participation sociale.
L'AQDR trouve indécente l'augmentation de l'admissibilité au crédit d'impôt en raison de l'âge passant progressivement de 65 ans à 70 ans. Cette mesure constitue un net recul pour les aînés qui vont continuer de s'appauvrir en vieillissant.
Dans sa volonté d'améliorer la gouvernance des organismes publics, le gouvernement annonce plusieurs regroupements d'organismes notamment celui de la Régie de rentes du Québec avec la Commission administrative des régimes de retraites et d'assurances. Cette fusion nous fait craindre pour l'accessibilité et la qualité des services à court et moyen terme pour les préretraités et les retraités.
Compte tenu de l'urgence de la situation, l'AQDR aurait souhaité que les fonds alloués pour la mise en place des gicleurs dans les résidences privées pour les personnes âgées aient été plus substantiels pour 2015-16.
Finalement, l'AQDR salue la création du nouveau programme d'aide aux aînés pour compenser en partie une hausse des taxes municipales à la suite de l'entrée en vigueur d'un rôle d'évaluation.
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
29 mars 2015La mesure pour garder les ainés en emploi peut être intéressante pour eux mais par contre, elle empêche de faire toute la place à la jeune génération qui souvent tarde à pouvoir prendre toute sa place avec des emplois solides et stables.
Beaucoup de jeunes professeurs ou jeunes professionnels qui sont temps partiel ou temporaire en attente d'avoir une meilleure stabilité d'empoi.
Jacques Fournier Répondre
28 mars 2015Ce texte est co-signé par Judith Gagnon, présidente nationale de l'AQDR.