Le magazine allemand Der Spiegel a révélé mercredi qu’un de ses journalistes, primé à plusieurs reprises, falsifiait depuis plusieurs années ses articles.
Claas Relotius, 35 ans, avait encore reçu début décembre le prix du Reporter de l’année pour un article sur de jeunes Syriens qui seraient à l’origine de la guerre civile qui a éclaté en 2011.
Dimanche, il a remis sa démission de l’hebdomadaire, un des titres de référence en Allemagne.
Confronté aux accusations d’un autre journaliste avec qui il a travaillé pour un sujet à la frontière du Mexique et des États-Unis, il a finalement admis avoir inventé des citations et des scènes auxquelles il n’a en fait jamais assisté.
Au total, au moins 14 articles auraient été bidonnés, dont un sur un Yéménite qui a passé 14 ans sans raison à Guantanamo et un autre sur Colin Kaerpernick, joueur de football américain qui posait le genou à terre pendant l’hymne américain pour protester contre les inégalités raciales. M. Relotius prétendait avoir interviewé ses parents.
Dans son long article sur cette affaire, la rédaction du Spiegel se dit sous le « choc » après ses falsifications « à grande échelle ». Elle dispose pourtant d’un service de vérification interne de ce qu’écrivent ses reporters.
« Je suis malade et j’ai besoin d’aide », déclare M. Relotius dans l’article du magazine.
Le journaliste, qui a d’abord travaillé comme pigiste pour le Spiegel et d’autres titres, avait intégré la rédaction de l’hebdomadaire de Hambourg il y a un an et demi.
Selon Der Spiegel, près de 60 de ses articles ont été publiés dans le magazine papier ou sur le site internet.
L’hebdomadaire va mener une enquête interne pour comprendre comment ces bidonnages ont pu être effectués ces dernières années.