Le ministère allemand de la Famille a commandé une étude sur le cas de la Basse-Saxe à l'ancien ministre de la Justice de ce Land. Celui-ci lie directement l'explosion du nombre de violences de 2014 et 2016 à l'arrivée massive de migrants.
Dans une étude commandée par le ministère de la Famille allemand et rendue publique en ce début d'année 2018, le criminologue Christian Pfeiffer (membre du parti social-démocrate SPD et ancien ministre de la Justice de Basse-Saxe) analyse les données statistiques relatives aux violences commises sur des personnes dans cette région. Ses conclusions établissent un lien direct entre la nette hausse des délits et crimes violents commis entre 2014 et 2016 et l'arrivée de nombreux migrants sur le territoire allemand.
Sur cette période, les actes de violences enregistrés par la police de Basse-Saxe ont augmenté de 10,4%, ce qui représente une hausse quasi inédite. Comme le rapporte le Spiegel, 92,1% des crimes et délits constituant cette hausse sont le fait de migrants. Ces derniers sont les auteurs d'un acte de violence sur huit et sont donc sur-représentés parmi la population criminelle si l'on rapporte ces chiffres à leur proportion parmi la population totale du Land. En Basse-Saxe, le nombre de migrants pendant cette période a d'ailleurs doublé, comme le soulignent les auteurs du rapport.
Pour son étude, Christian Pfeiffer considère comme «migrants» l'ensemble des personnes de nationalité étrangère ayant fait une demande d'asile, l'ayant obtenu ou se trouvant sur le territoire allemand en situation irrégulière. Il souligne par ailleurs que cette population est très majoritairement composée de jeunes hommes entre 14 et 30 ans, une catégorie d'âge parmi laquelle la délinquance est plus fréquente.
Peu de Syriens ou d'Irakiens, mais une très large majorité de migrants venus du Maghreb
Autre constatation établie par Christian Pfeiffer : parmi les migrants auteurs d'actes de violence, les réfugiés syriens, irakiens et afghans ne représentent qu'une proportion négligeable. En effet, la majorité de ces crimes et délits sont commis par des hommes originaires d'Afrique du Nord, à savoir des Algériens, des Tunisiens et des Marocains.
Les chiffres étudiés par Christian Pfeiffer permettent aussi de dresser le portrait-type des victimes. Il s'agit majoritairement de migrants. Dans 12,6% des cas, les agressions violentes sont commises à l'intérieur d'un même groupe ethnique. Un tiers des victimes sont des Allemands ou des étrangers venus d'autres pays.
Les migrants, originaires pour la plupart de pays de culture musulmane, «ont intériorisé des normes de masculinité légitimant le recours à la violence, bien davantage que les Allemands de leur âge, ou que les jeunes nés en Allemagne et originaires de ces mêmes pays», comme l'écrit Christian Pfeiffer. Néanmoins l'étude souligne également que le manque de perspectives, notamment sur le plan économique, et l'absence d'intégration sur le marché de l'emploi, sont les causes principales de cette propension à la violence.
Dans le même temps, l'Allemagne compte fortement sur l'immigration pour contrer les conséquences néfastes du vieillissement de sa population sur l'économie du pays. «La participation accrue des nationaux sur le marché du travail tout comme l’immigration de main d’œuvre étrangère ont compensé les effets démographiques négatifs», souligne l'Institution national des statistiques allemand (Destatis) dans un rapport publié début janvier. La Bundesbank (banque fédérale allemande) estime en effet que la population apte au travail, c'est-à-dire âgée de 15 à 74 ans, diminuera de 2,5 millions avant 2025.