Tara Reade, qui accuse l’ancien vice-président des Etats-Unis de l’avoir agressé sexuellement, lui demande de se retirer de la course à la présidentielle mais ne se fait guère d’illusion.
Depuis quelques semaines, Joe Biden est au cœur de la tourmente. L’ancien vice-président des Etats-Unis et candidat à la fonction suprême en novembre 2020 est en effet accusé d’agression sexuelle par Tara Reade, une de ses anciennes collaboratrices, en 1993, du temps où il était sénateur. Au cours d’une intervention télévisée, la femme de 56 ans a demandé à son agresseur présumé de se retirer de la course à la présidentielle, au cours de laquelle il devrait affronter Donald Trump, rapporte notamment BFMTV.
De nouvelles preuves écrites resurgissent
Quand une journaliste lui demande si elle veut « qu’il se retire », Tara Reade est catégorique. « J’aimerais qu’il le fasse mais il ne le fera pas », regrette-t-elle, estimant qu’il était « un peu tard » pour que Joe Biden lui présente des excuses. De nouvelles preuves écrites, datant de 1996 sont apparues il y a quelques heures, obtenues par le San Luis Obispo Tribune. Elles prouvent que Tara Reade avait dit à son ex-mari Théodore Dronen qu’elle avait été harcelée sexuellement lorsqu’elle travaillait pour Joe Biden. Le document du tribunal ne précise pas que l’ancien sénateur de Delaware s’est livré à du harcèlement, ni n’évoque les affirmations plus récentes et plus graves d’agression sexuelle. Mais il mentionne une déclaration de Théodore Dronen, qui avait expliqué que son ex-femme lui avait parlé d’un « problème de harcèlement sexuel au travail, dans le bureau du sénateur des Etats-Unis Joe Biden ».
Le camp Biden pointe des « incohérences »
En plein pré-campagne présidentielle, cette affaire tombe mal pour l’ancien vice-président. En guise de contre-attaque, sa directrice de campagne adjointe Kate Bedingfield a publié jeudi 7 mai une déclaration dans le Washington Post qui conteste certaines des affirmations de Tara Reade. « Les femmes […] doivent pouvoir se présenter et partager leurs histoires sans crainte de représailles ou de préjudices. En même temps, nous ne pouvons jamais sacrifier la vérité. Et la vérité est que ces allégations sont fausses et que les documents qui ont été présentés pour les étayer, si on les examine, continuent de prouver leur fausseté », a-t-elle fait valoir, pointant « de plus en plus d’incohérences ». De son côté, Joe Biden a, lui aussi, balayé ces accusations qui perturbent sa campagne.