Groupes sociaux, associations étudiantes et syndicats promettent une semaine mouvementée, chargée d’actions contre l’austérité. Plus de 35 événements de « mobilisation et de visibilité publique » seront organisés dans les prochains jours, partout au Québec, pour dénoncer les « torts » causés par le gouvernement Couillard.
Le rassemblement initial a réuni quelques dizaines de personnes pour un « craie-in contre l’austérité », dimanche au parc Émilie-Gamelin de Montréal. Les manifestants étaient invités à écrire leurs critiques et leurs revendications à la craie, sur des tableaux noirs. Le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, était traité de « cancre » dans plusieurs commentaires. Au micro, la première intervenante, Lucie Ste-Marie, enseignante membre du collectif Profs contre l’austérité, l’a rebaptisé « sinistre de la déséducation ».
Pendant ce temps, dans l’est de la ville, l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE) fourbissait ses armes en prévision d’un printemps qu’elle souhaite chaud.
La Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics à l’origine de l’événement de dimanche après-midi dénonce les compressions budgétaires en cours ou à venir. Elle plaide pour un changement de cap qui permettrait au contraire de maintenir, voire de hausser les dépenses en trouvant de nouvelles sources de revenus auprès des grandes entreprises et des mieux nantis.
« La crise des finances publiques est en bonne partie la conséquence de choix politiques qui nous ont privés de revenus importants dans la dernière décennie, affirme Véronique Laflamme, la porte-parole de la Coalition. Ce sont des milliards de dollars qui dorment actuellement dans les coffres des grandes entreprises et des individus très riches, et qui permettraient à l’État de renflouer ses coffres. Le gouvernement doit aller chercher l’argent là où il est. »
Les femmes sont les plus touchées
La présidente de la Fédération des femmes du Québec, Alexa Conradi, a expliqué que les compressions s’attaquent directement et davantage aux femmes. « Les femmes sont déjà beaucoup plus pauvres que les hommes dans la société québécoise, a dit Mme Conradi. Une femme sur deux au Québec gagne 20 000 $ par année. Et là, on est en train d’appauvrir les plus pauvres de la société que ce soit avec l’augmentation des tarifs, la fin du soutien pour le logement social ou la modulation des services de garde. »
Les manifestations à venir vont répéter le message de toutes sortes de manières. Huit rassemblements sont prévus lundi, dont un devant le bureau du premier ministre Couillard à Montréal. La Coalition annonce pour mardi une intervention à Saint-Félicien « à la manière » du film pour enfant La guerre des tuques. Il y aura aussi, d’ici vendredi, construction d’un mur de glace à La Baie, trois sorties éclair à Rimouski et une action tintamarre à Sherbrooke.
Grèves étudiantes lundi
Dès lundi, des groupes étudiants seront de la partie. Les associations étudiantes de sociologie premier cycle et de langue et communication de l’Université du Québec à Montréal seront en grève. Au moins six associations, totalisant 12 800 étudiants, auraient jusqu’à maintenant adopté un mandat de grève reconductible à partir du 23 mars.
Tout cela devrait déboucher sur une vaste manifestation, le 2 avril prochain, aux allures d’ultimatum pour l’ASSE, qui tenait ce week-end un congrès en prévision de la contestation du printemps 2015.
« Une chose est claire : après cette semaine d’actions, on ne ralentira pas la cadence. Puis, à partir du 21 mars, on va appeler à des mobilisations multiples, intensives. La manifestation du 2 avril, c’est un avertissement final qu’on envoie au Parti libéral », a affirmé Camille Godbout, porte-parole de l’ASSE, en entrevue au Devoir. Sans changement de cap, l’ASSE promet de travailler avec acharnement avec d’autres groupes de la société civile pour « construire un mouvement qui va mener à une grève générale illimitée ».
Journées de grèves, manifestations, coups d’éclat sont à prévoir à la suite de cet « avertissement final », a prévenu Mme Godbout. Le plan d’action de l’ASSE s’articulera également autour de revendications incluant l’abrogation de la loi 10 sur la réforme du système de santé et l’arrêt de l’ensemble des projets d’exploitation et transport d’hydrocarbures.
Soulignons que les congressistes de l’ASSE avaient choisi d’exclure les médias du rassemblement de cette fin de semaine, « pour ne pas nuire aux interventions des délégués ». Les résolutions adoptées samedi et dimanche n’avaient pas été rendues publiques au moment de mettre cette édition sous presse, l’ASSE invoquant des motifs logistiques.
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