Accroître la connaissance de l'anglais et en réduire la puissance

Chronique de Jean-Jacques Nantel

Francis Bacon disait: ¨Savoir, c'est pouvoir¨. Il aurait dû ajouter: ¨Et le pouvoir, c'est la richesse¨.
Ce n'est pas de culture, mais de pouvoir et de richesse dont il est vraiment question quand on parle de la place de l'anglais au Québec; un pays où cette langue a toujours servi à nous appauvrir alors qu'à l'étranger, elle a toujours servi à nous enrichir.
Tant les opposants que les défenseurs de l'anglais au primaire et des cégeps anglophones ouverts à tous désirent la même chose: assurer un meilleur avenir à nos jeunes. Les défenseurs de ces mesures ont parfaitement raison d'affirmer que leurs enfants auront accès à des emplois de bien meilleure qualité s'ils apprennent à parler correctement la principale langue de communication du monde moderne. Il est également exact que le fait de pouvoir puiser librement dans le riche patrimoine de savoir du monde anglo-saxon sera bénéfique tant pour leurs rejetons que pour la culture québécoise en général. Ce sera encore plus vrai si ces derniers apprennent à parler couramment plusieurs langues.
D'un autre côté, il est tout aussi exact que si nous acceptons l'assimilation d'une partie de nos jeunes par les Anglo-Québécois, ceux-ci vont vite redevenir assez puissants pour nous ramener à la belle époque où même les francophones qui parlaient un anglais impeccable étaient relégués dans des emplois subalternes à cause de leur origine ethnique. Nous devons à tout prix empêcher notre minorité anglaise de se redonner l'avantage économique décisif qu'a toujours celui qui comprend toutes les subtilités de la langue commune de communication d'un pays.
Ce danger serait inexistant si nos envahisseurs avaient parlé le kurde ou le samoyède, car nous cantonnerions tout simplement leurs descendants dans un coin de notre système scolaire pour ensuite développer au maximum les capacités linguistiques de nos enfants; exactement comme cela se fait dans les quelques pays développés qui, comme nous, abritent des minorités qu'ils respectent.
Il est important de faire comprendre à tous les Québécois qu'en étudiant dans un cégep ou une université anglophone, nos enfants apprennent bien plus que l'anglais. Abusivement subventionnées par nos taxes fédérales et provinciales, aidées par une langue qui domine le monde et le continent, favorisées par l'avance culturelle que deux siècles d'une totale domination leur ont donnée, les institutions scolaires anglophones baignent dans une atmosphère d'arrogance par rapport à la culture québécoise qui finit inévitablement par déteindre sur l'esprit des jeunes qui les fréquentent.
Le plus grave, c'est que les années de cégep et d'université sont celles où les jeunes établissent les réseaux de contacts et d'influence dont ils se serviront ensuite leur vie durant. Or, dans les institutions anglophones d'enseignement, ces réseaux sont liés à ceux du Canada anglais et s'opposent systématiquement aux intérêts du Québec francophone.
Sachant cela, les Anglo-Québécois cherchent à entretenir la confusion dans l'esprit des francophones entre l'utile bilinguisme des individus (qui sert à les enrichir) et le nuisible bilinguisme du pays (qui sert à les appauvrir). Comme depuis 250 ans, leur but est de nous affaiblir pour pouvoir tirer à eux tous les marrons du feu. Et il s'agit de superbes marrons si on en juge par le luxueux train de vie des leaders anglophones du West Island.
La solution à notre dilemme linguistique, celle qui nous permettra de gagner sur tous les tableaux à la fois, sera de simplement retirer aux Anglo-Québécois leur pouvoir de nuisance. Comme ils représentent 8% seulement de la population, ces derniers ont en effet droit à seulement 8% des budgets et des places dans les hôpitaux, dans les garderies, dans les écoles, dans les cégeps et dans les universités.
Puisque nous formons 92% de la population, nous avons droit à 92% du pouvoir, de l'influence et de la richesse; c'est-à-dire à 92% des gros salaires d'administrateurs d'hôpitaux, de cégeps, d'universités ou d'entreprises de même qu'à 92% des gros comptes de banques et des riches manoirs de Westmount et de Ville Mont-Royal. Pour réduire les scandaleux écarts de richesse qui existent entre nous et les descendants des petits voleurs qui nous ont envahis en 1760, notre gouvernement et notre société toute entière doivent continuer à appliquer une pression de tous les instants et ce, jusqu'à ce que justice nous ait enfin été rendue. Et cela doit être dit en clair, écrit noir sur blanc et fait au grand jour puisqu'il s'agit d'une question d'équité.
Les Québécois doivent cesser de voir une opposition entre leurs intérêts particuliers et ceux de leur patrie. Ils doivent aussi cesser de craindre la langue anglaise, qui est neutre, pour plutôt travailler à déjouer les manigances du Canada anglais. Pour maximiser leur richesse, ils doivent agir sur trois fronts à la fois. D'abord, il leur faut imposer pesamment le français partout sur le territoire québécois pour en faire la langue la plus rentable, notamment pour les immigrants. Ils doivent ensuite veiller à ce qu'un anglais international de qualité soit enseigné aux enfants des écoles françaises. Enfin, il leur faut réserver aux seuls Anglo-Québécois l'accès aux institutions anglophones de manière à les empêcher de nuire en drainant vers eux une proportion anormale et indue de nos taxes et de notre jeunesse.
C'est à la fois une question d'argent, d'avenir, d'honneur, de respect de soi et de morale: nous devons absolument faire cesser leurs détournements et leurs vols. A nous, les sous!
Jean-Jacques Nantel, ing.
Mars 2011


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2 commentaires

  • Gaston Boivin Répondre

    21 mars 2011

    Étrange, inapproprié, non-sécuritaire et pour le moins risqué: Ajouter du bois dans la cheminée pour en réduire la puissance du feu alors qu'en général il est de renommée que cela l'attise!
    Ce ne serait pas là jouer avec le feu!

  • Archives de Vigile Répondre

    16 mars 2011

    Encore tout à fait d'accord avec vous.
    Puissent les dirigeants du PQ vous lire, sinon vous entendre avant ou pendant leur prochain congrès.
    Le temps des molles prises de position a assez duré !